DJI Matrice 200, pour les missions professionnelles

A l’occasion du salon Mobile World Congress 2017 qui se tient à Barcelone, DJI a présenté le Matrice 200, un drone destiné à accomplir des missions professionnelles. Un engin impressionnant destiné à accueillir du matériel pour mener des inspections aériennes et la collecte de données, y compris en environnements difficiles et lorsque la météo ne coopère pas. DJI le destine aux inspections critiques d’infrastructures (ponts, tours de télécommunication), aux inspections d’installations liées à l’énergie (lignes à haute tension, éoliennes, plateformes pétrolières), à la cartographie de chantier et à la sécurité publique (les services de Search & Rescue, les pompiers). Ses dimensions ? 71,6 x 22 x 23,6 cm pour un poids de 3,80 kilos.

L’équipement

Le M200 est pliable pour faciliter le transport et d’indice de protection IP43, c’est-à-dire protégé contre les poussières de plus de 1 mm de diamètre et contre l’eau de pluie jusqu’à 60° de la verticale. DJI l’a équipé de plus de 20 capteurs pour une redondance des composants qui permet d’améliorer la fiabilité, avec des doubles IMU, des baromètres altimétriques, une boussole électronique, un système GPS. Parce qu’il est susceptible d’évoluer en présence d’obstacles, il est équipé de deux systèmes optiques à l’avant et sous l’appareil, complétés par un capteur infrarouge capable de détecter des obstacles au-dessus – un outil important pour faciliter les vols sous des ouvrages d’art, des ponts par exemple. Il est doté de deux batteries qui alimentent l’appareil en séquence pour une autonomie qui peut aller jusqu’à 38 minutes selon la charge embarquée et le type de batterie (seront proposées une 95 Wh et une 174 Wh). A l’avant se trouve une caméra, comme sur l’Inspire 2, qui permet au pilote de voler en immersion. Le M200 peut être contrôlé par un pilote, et ses caméras actionnées par un cadreur équipé d’une seconde radiocommande.

Les outils d’inspection

« Ses » caméras ? Outre la caméra frontale, le M200 peut être équipé d’une caméra X4S d’entrée de gamme, une caméra X5S à monture micro 4/3, une Z30 avec un zoom mécanique ou une XT qui permet l’imagerie thermique en collaboration avec FLIR. Le M200 standard est prévu pour embarquer une seule caméra, avec une fixation de nacelle située sous l’appareil. Il est complété par deux autres versions ! Le M210 est capable d’accueillir deux nacelles parallèles sous l’appareil, ou une nacelle au-dessus. Il permet aussi d’être équipé de capteurs supplémentaires et d’accessoires développés par des constructeurs tiers. Enfin la version M210 RTK est dotée d’un module RTK (Real Time Kinematic) qui permet d’améliorer le positionnement satellite pour atteindre une précision théorique de l’ordre du centimètre.

Les outils supplémentaires

Toutes les versions du M200 sont équipées de la fonction DJI AirSense, qui repose sur un boitier ADS-B. Ce système de réception des signaux des transpondeurs permet d’obtenir en temps réel la position, l’altitude et la vitesse d’appareils qui évoluent dans l’espace aérien. De quoi envisager plus sereinement des vols dans un environnement occupé par des appareils habités ! Notez qu’il s’agit de réception ADS-B, pas d’émission. Le M200 est compatible avec le logiciel pour smartphones et tablettes DJI GO 4, mais il profite aussi de l’application DJI Pilot destinée aux usages industriels, et de DJI GS GO (GroundStation) pour planifier des missions de manière simple. C’est du moins la promesse de DJI, qui propose aussi des SDK (kits de développement) pour que des développeurs puissent réaliser leurs propres outils logiciels.

Collaboratif !

DJI Pilot peut fonctionner de concert avec DJI FlightHub, un outil de partage de données dans le Cloud (de DJI) en temps réel pour faciliter la diffusion des données entre les équipes sur le terrain et les centres de gestion. Ce système permet à tous de visualiser en temps réel la position des appareils en vol, leur trajectoire, leur état, le flux vidéo, d’intervenir sur les plans de vol et de piloter les caméras à bord. Pour la transmission des images en temps réel, jusqu’à une définition de 1920 x 1080 pixels, le M200 s’appuie sur Lightbridge 2 avec une portée qui peut atteindre 7 kilomètres (selon les pays et les règlementations). Les trois versions du M200 sont disponibles en précommande sur le site DJI Enterprise, pour des livraisons prévues pour le second trimestre 2017. La page officielle du M200 se trouve ici.

Crédits photos : DJI

1000 mercis à David du forum DJI Phantom & Inspire pour son aide précieuse ! Si vous voulez en savoir plus au sujet du M200, direction le forum et sa FAQ M200 !

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12 commentaires sur “DJI Matrice 200, pour les missions professionnelles

  1. Mouais, encore un appareil avec beaucoup d’annonces qui sera plein de bugs et peu fonctionnel avec des choix de limitations logicielles ou matérielles stupides, comme seul DJI en a le secret.

    DJI refuse même de communiquer le Native ISO de ses caméras, contrairement à ce que font sans souci TOUS les fabricants de caméras du monde (BMD, RED, ARRI, Panasonic, etc), au nom de je ne sais quel secret industriel qui relève de la R&D. Attitude stupide, le Native ISO étant une information basique très utile pour qui veut bosser correctement et ça n’a (vraiment) rien de secret.

    Bref, tout ça pour dire que ceux qui envisagent de réellement avoir une approche industrielle de leur activité ont tout intérêt à se tenir à l’écart de ces chinoiseries, l’attitude de ce constructeur étant détestable (on se demande d’ailleurs ce que foutent leurs bêta testeurs…).

    DJI ça va bien pour les pratiques de loisirs, mais dans un environnement professionnel, leurs gammes dites « pro » sont plus ou moins inutilisables de manière fiable (workflow, lag, pertes de signaux, limitations logicielles qui évoluent sans préavis lors des MAJ de l’application DJI Go, limitations matérielles incompréhensibles, choix de batteries complètement aberrants comme sur le Matrice 600 ou il faudrait transporter et charger 60 batteries pour faire 10 vols, etc, etc, la liste fait des kilomètres).

    Mais le marketing fera le reste…

  2. @Aerofilms : Comme vous dites et je rajouterais « professionnel » basé QUE sur 4*moteurs; bof; bof; où est la redondance en cas de bug sur un des 4 bras .. Perso 6* ou 8* moteurs assurent pour des pro un plus haut niveau de fiabilité mais quatre moteurs => un bug sur une des branches et le tout est au tapis 🙂

  3. @Aerofilms . Permettez moi de ne pas partager votre avis. Sans doute ceux qui disent « chinoiseries » aujourd’hui sont les fils spirituels de ceux qui disaient « japonaiseries » par le passé avec le même mépris affiché. On voit où en sont Nikon et Canon aujourd’hui ! Je pense au contraire qu’ils ont tout compris et que l’ère de la bricole c’est fini ! C’est du matériel bien conçu, fiable. Des outils pour les pros ! La sécurité ça leur parle puisqu’ils ont mis en place les « no fly zone » dans leur machine, les capteurs d’évitement, la redondance des batteries etc. Le résultat est là, les prises de vue réalisées avec ce matériel parlent d’elles-mêmes. Pour autant la polémique stérile c’est pas mon truc et je reconnais tout autant votre sérieux et votre rigueur.

  4. Je suis également en phase avec le commentaire d’Hervé.
    L’énergie embarquée est le nerf de la guerre, redondance et BMS intégré sont des fondamentaux de mon point de vue. Que ces choix soient discutés, pourquoi pas. Mais de là à qualifier la solution d’aberrante, je trouve cela exagéré. Il vaut mieux distribuer ses 25000 mAh /6S sur plusieurs batteries qu’une seule (et pour info elles se chargent simultanément sur le M600). Il vaut mieux un bon système d’énergie embarquée qu’un bon parachute de secours.
    Après je comprends cette résistance car il y a une question de fond bien légitime par rapport au rouleau compresseur DJI. Ne serait dans l’intérêt de personne que tous les matériels et logiciels soient maîtrisés par un unique acteur.
    A bientôt,

  5. J’ai lu quelque part qu’une situation monopolistique ne perdure jamais. Et je prendrais l’exemple de la photo. L’avènement du numérique semblait avoir terrassé toutes les marques hormis Canon et Nikon mais finalement d’autres acteurs sont revenues dans la course. Il n’y a pas de raison de penser qu’il en ira différemment pour les drones. DJI est domine pour le moment de la tête et des épaules mais nous ne sommes qu’au tout début de la saga.. De même si la banalisation de cette technologie peut faire peur aux professionnels qui voudraient bien ne pas se frotter à une concurrence parfois déloyale, il en va de même dans beaucoup de secteur. Pour survivre, il faut montrer plus de talent, de motivation et d’envie que ses rivaux.

  6. Il faudrait plutôt comparer DJI à Apple qui n’a pas encore trouvé de concurrent à la hauteur de leurs ordinateurs et de leur OS et ça depuis plusieurs années.

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