Emax Nighthawk Pro 280, le test

Dsc_0020-600Vous avez envie de vous lancer dans le FPV racing, mais vous n’êtes pas certain que ça va vous plaire tant que ça. Vous avez envie de tenter des vols à très basse altitude et à grande vitesse, mais vous n’êtes pas très confiant dans vos capacités à piloter. Vous n’êtes pas spécialement bricoleur, la soudure ne vous fait pas vibrer. Et enfin, vous n’avez pas un budget démesuré à consacrer à cette activité ? La plupart des appareils du marché répondent à plusieurs critères, mais pas tous à la fois. Sauf peut-être ce Nighthawk Pro 280… Que vaut-il vraiment ? Les réponses sont dans cette chronique. Notez que l’appareil nous a été donné par la boutique GearBest. Comme d’habitude, dites-nous si vous pensez que la pratique a influencé notre jugement…

Ouverture de la boite

Le Nighthawk Pro 280 est un beau bestiau qui mérite son nom : il mesure 28 cm en diagonale de moteur à moteur. Il est donc légèrement plus imposants que la majorité des racers, de classe 250. L’appareil est quasiment entièrement monté. Dsc_0065-600Quasiment ? Oui, il ne reste plus que les hélices à fixer et l’antenne de l’émetteur vidéo à visser. Soit moins d’une minute, chrono en main. Ce qu’il manque pour faire voler l’appareil directement à sa sortie de la boîte ? 4 piles AA pour la radiocommande et une batterie 3S pour le multirotor. La boite contient pourtant plusieurs petits sachets. On y trouve un câble USB pour connecter le contrôleur de vol à un ordinateur, des câbles pour assurer le branchement du contrôleur de vol à un récepteur PWM (plusieurs prises de type servo), d’autres connecteurs pour brancher un buzzer, une prise bind (apparairage), une plaque de montage alternative pour caméra FPV, une plaque avec des amortisseurs en caoutchouc pour une caméra HD, une sangle de batterie en velcro, de quoi guider les antennes d’un récepteur radio diversity, et même des cales moteurs pour les incliner de 10 %. La machine est donc RTF, prête à voler, mais le constructeur n’a pas été avare d’accessoires pour modifier la configuration.

Tour du propriétaire

Dsc_0028-600Le Nighthawk Pro 280 mesure 25 cm de longueur, pour 25,6 de largeur (hors hélices) et 7 cm de hauteur. Le corps central repose sur une plaque de carbone de 2 mm, rigidifiée par une plaque supérieur plus courte (17 cm de longueur) d’une épaisseur de 1,5 mm. Les bras des moteurs sont aussi en carbone, plein, d’une épaisseur de 4 mm. Les pieds sont des tiges qui, à l’évidence, ne résisteront pas à des atterrissages un peu durs. Le tout semble costaud. Sous l’appareil se trouve une autre plaque. C’est un composant de type tout-en-un ! Car elle fait office de plaque de distribution du courant, de contrôleur de vol, d’ESC. Rien que ça. Pratique puisque le principe permet d’éviter de placer des composants un peu partout sur la structure avec les inévitables plats de nouilles de câbles qui les accompagnent. L’appareil semble « propre », d’autant que le montage est soigné. Les câbles, notamment, sont regroupés dans des gaines. Les moteurs sont des Emax MT2204 de 2300KV, 2 CW et 2 CCW, capables d’entrainer des hélices de 5 et 6 pouces. Emax livre un jeu de 4 hélices 6045 dans la boîte.

Suite du tour

Le contrôleur de vol et les ESC, nous l’avons vu, sont intégrés dans la plaque de distribution. Le contrôleur de vol est en fait un Skyline32, compatible avec la Naze32. Il propose donc les modes Angle (stabilisé), Horizon (stabilisé mais avec la possibilité de basculer) et Acro (manuel). Dsc_0039-600Les ESC sont des 12A que l’on ne voit pas du tout sur la carte. Vous vous posez sans doute la question : si un ESC vient à lâcher, parce que trop sollicité par exemple, peut-on le remplacer. Non. Il faut changer l’intégralité de la carte de distribution. C’est un souci ? Evidemment, puisque le prix d’un ESC est forcément bien inférieur à celui d’une carte complète. Mais c’est aussi la garantie de réparations faciles à effectuer. D’autant que les moteurs sont branchés par une prise : les changer (ou changer la carte de distribution) ne demande aucune soudure. Une hérésie pour les bricoleurs… et un rayon de soleil pour les allergiques au fer à souder ! Le connecteur d’alimentation, de type XT60, se trouve à l’arrière de l’appareil, directement sur la carte de distribution. Un choix qui peut sembler étonnant : ces prises sont soumises à des torsions qui les fatiguent rapidement. Pourtant, celle du Nighthawk Pro 280 semble solide : elle est protégée par la plaque inférieure qu’elle traverse. Pour connecter le Skyline32 à un PC, Emax propose un connecteur microUSB sur le côté. Il est accompagné par une mini prise qui permet de brancher un buzzer. Le fil d’alimentation est fourni, mais il faut bidouiller pour l’assembler avec un buzzer (à acheter soi-même) et le configurer sur le Skyline32.

On continue le tour ?

Emax a placé le récepteur radio à l’avant de l’appareil, protégé dans la structure, relié au contrôleur de vol en PWM. Il communique avec une radiocommande libellée EM-16. Simple et sans écran, elle comporte les habituels joysticks et trims, ainsi que deux interrupteurs. Dsc_0015-600Basique, mais efficace. Les deux sont appairés d’usine, il n’y a rien à faire pour qu’ils communiquent. La radiocommande est en mode 2. A l’avant, déjà installée avec un angle de 10° environ, se trouve une caméra CMOS. Elle est reliée à un émetteur vidéo qui se trouve tout à l’arrière de l’appareil. C’est un modèle en 5,8 GHz d’une puissance de 200 mW. Aie, c’est un peu trop pour l’Europe et sa limitation à 25 mW. C’était sans compter sur les ingénieurs de Emax qui ont ajouté un interrupteur qui permet de limiter la puissance à 20 mW seulement. Bien vu. Emax fournit même l’antenne pour cet émetteur, une cloverleaf de type SMA. Pour terminer, une large barre de LED se trouve à l’arrière, de couleur blanche.

Les petits plus

La batterie se loge tout naturellement à l’intérieur de la structure, avec l’aude de la sangle velcro. Vous pouvez choisir un modèle 1300 à 1500 mAh pour être léger, ou un modèle de 2200 mAh pour des vols un peu plus longs.
Dsc_0046-600Puisque la plupart des composants se trouvent sur la plaque de distribution, à l’avant (la caméra et le récepteur radio) et à l’arrière (l’émetteur vidéo), vous avez de la place. Autre avantage : aucun composant ne se trouve à l’extérieur. Sauf l’émetteur vidéo, mais il est engoncé dans une protection en plastique. L’antenne, en revanche, risque de ne pas tenir bien longtemps… Vous avez envie de voler en vue directe, pour le plaisir ou pour des questions de réglages, sans gêner l’émission vidéo de vos camarades de vol ? Un interrupteur à l’arrière, près de la prise d’alimentation, permet d’alimenter ou pas l’émetteur vidéo. Pratique. Un autre interrupteur permet d’allumer ou d’éteindre la barre de LED.

D’autres interrupteurs ?

Oui ! Sous l’appareil, à travers la plaque inférieure et l’émetteur vidéo, se trouve une rangée de dips qui permettent de choisir la fréquence de l’émission vidéo en 5,8 GHz. Le nombre de dips laisse supposer que le choix est donné parmi les 32 fréquences classiques. Mais ni la fiche technique ni la documentation Dsc_0059-600ne mentionnent le nombre de canaux… Un interrupteur se trouve sur le flanc droit de l’appareil. Il permet de calibrer un par un les ESC. Une manipulation que vous n’aurez probablement jamais à faire. Enfin, et c’est le dernier : un interrupteur se trouve à l’avant de la plaque de distribution. Il pilote les deux connecteurs juste à côté qui offrent du courant pour brancher des accessoires, des LED par exemple. Ils ne sont inoccupés par défaut. Une précision. Etant bien infichu de piloter sérieusement en mode 2, j’ai choisi de ne pas bidouiller la radiocommande, et préféré changer le récepteur pour le remplacer par un X8R de FrSky couplé en PWM à ma radiocommande Taranis. La bonne nouvelle ? L’opération ne prend que quelques secondes. Il faut quelques manipulations logicielles pour vérifier les réglages et les modifier si nécessaire pour gérer l’affectation des voies. Aucun problème non plus pour utiliser un récepteur D4R-II en PPM (un seul câble de connexion), il existe d’ailleurs un tutorial vidéo qui explique la manipulation.

Premier décollage

DSC_0014a-600L’appareil décolle facilement, et se révèle très stable. En stationnaire, il ne bouge pas d’un poil, ce qui laisse supposer des vols de précision. Entendons-nous bien : le Nighthawk Pro 250 n’est pas un appareil sur-assisté par de l’électronique et des capteurs tous azimuts : le stationnaire requiert tout de même de piloter, l’appareil ne tient pas en vol tout seul. Les réglages de la carte compatible Naze32 ont été pratiqués en usine. Pas besoin, donc, de souffrir dans la mise au point des PID. L’appareil que nous avons testé était simplement un peu lent en rotation. Un défaut qui se corrige en quelques secondes en connectant le contrôleur de vol à un ordinateur doté du navigateur web Chrome.

Baseflight

Dsc_0056-600Le firmware pré-installé est en effet Baseflight, dont l’outil de configuration est une webapp de Chrome. Il suffit d’augmenter un peu le Yaw rate et voilà l’engin nerveux sur la rotation… Vous pouvez clairement voler avec les paramètres d’usine, même s’il est tentant d’affiner rapidement les réglages. Malgré son poids assez élevé, le Nighthawk Pro 280 réagit bien et rapidement. Il n’est clairement pas destiné à réaliser de super chronos au démarrage, il souffre d’une petite inertie. Mais un fois lancé, il accélère de manière très satisfaisante et conserve de la reprise. Notez que les ESC sont compatibles BL Heli et que la fonction Oneshot (125) est activée d’origine.

La partie vidéo

ondesLe retour en temps réel est très satisfaisant, la caméra s’accommode assez bien des changements de luminosité. Les couleurs sont plutôt bien respectées et la portée s’avère correcte en mode 200 mW, similaire à celle d’émetteurs de puissance semblable. Mais si l’interrupteur passe au 20 mW, cette portée est très diminuée, au point de limiter la portée à moins de 50 mètres en espace dégagé. Nous avons soumis l’émetteur vidéo au test du Power Meter d’Immersion RC pour réaliser des mesures de puissance. Le résultat ? Il est sans appel (et à consulter ici). Lorsque l’interrupteur est positionné sur 200 mW, on obtient au mieux 172 mW, au pire 126 mW, et 145 mW de moyenne. Lorsqu’il est positionné sur 20 mW, on obtient au mieux 3,8 mW, au pire 2,9 mW, et 3 mW de moyenne. On est malheureusement loin des 20 mW promis (et se dire qu’on est largement en-dessous de 25 mW autorisés par la réglementation ne suffit pas à se consoler).

>>>> La suite de la chronique du Nighthawk Pro 280 se trouve ici <<<<

34 commentaires sur “Emax Nighthawk Pro 280, le test

  1. Beau petit engin… j’ai monté une copie ZMR250 RTF pour un pote à un prix plancher de moins de 140€, mais avec des soudures, du montage et des règlages… donc pour un « clé en main » je pense que c’est un prix fort convenable pour cet emax… suis pas fan de la carte all in one, mais c’est sans doute ce qui permet le prix…

  2. Aie 🙁 Aie 🙁 dur dur pour nos productions locales 🙂
    Le marché ici aussi est en train de se tendre très vite (trop vite), car j’en suis sûr : la réplique commerciale de la concurrence va se faire entendre rapidement, surtout avant les fêtes de fin d’année :!

  3. Super ton test Fred, je l’avait vu et j’attendais un bon test. Comme tu l’as dit la carte tout en un, et l’émetteur vidéo sont les point nul.
    Le pack très complet est génial. Dommage qu’il n’y ai pas une version sans radio et recepteur. idem pour la vidéo. il serrai surement meilleur marché.

    Car un exemple un ZMR 250 comme la dit @Alain coûte un peu plus de 140€ si on ajoute L’émetteur vidéo et la cam. Disons environ 170€, mais s’est bien mieux que celui-là. 🙂

  4. hello,
    achetable en France (avec taxes) chez modelpascher en ARF pour 230 euros. c’est pas trop mal placé en tarif pour un truc chinois vendu en France ^^

  5. c’est rien Fred, par contre tu crois qu’on peu viré l’émetteur vidéo dessus ou il fait partie de carte j’arrive pas a voir.

  6. Sinon Fred, il a l’air de bien voler comme un hélico et avion sauf en virage bien sur.

  7. @ONCLEFLY et ALAIN , c’est possible que je vous contacte afin d’avoir votre config type ! Car j’aime bien bricoler et comprendre exactement comment tout les éléments s’articulent entre eux.
    Le tout fait n’est pas trop ma cam , mais il vrai qu’au vu du nombre d’éléments composant un quadri c’est pas toujours simple.

  8. bonjour,

    ca y est, je l’ai commandé !

    Mais je vous recommande de payer via paypal, car par carte bleue ou e card, c’est particulier ( il nous renvoi un mail, nous demandant de justifier notre carte bleue, en leur renvoyant nos numéros, c’est pas très clair et tout est en anglais !!)

  9. Ce modèle m’intéresse réellement, mais j’hésite pour deux choses…Je voudrais savoir si il y a un moyen d’améliorer l’autonomie au moins à 10 minutes ?
    Et sinon, est-ce qu’il à un GPS intégré (pour la fonction RTH ?) Si il ne l’as pas, c’est possible de lui rajouter un module GPS ?

    Merci d’avance et sinon super test comme d’habitude 🙂

  10. Est-ce que le site Gearbest est fiable ? En cas de problème, peut-on faire facilement un retour ? Merci d’avance 🙂

  11. Hello, tous
    Je compte sauter le pas et m’équiper de ce modèle.
    Mais faut-il le prendre en RTF ou en ARf et acheter une télécommande du genre devo 7E ?
    Merci de vos retour 😉

  12. Salut, même question, j’aimerai continuer à m’équiper, à évoluer mais je serais intéressé de garder ma DX6i (je sais, je sais, il y a mieux) comment faire?!?!

  13. @Sidji : Si tu veux cette machine, tu peux prendre la version ARF et y placer un récepteur Spektrum ou compatible Spektrum, qui fonctionnea vec ta DX6i.
    La machine de test que j’ai était avec un récepteur que j’ai remplacé par le mien, compatible avec ma radio Taranis. Ca ne prend pas longtemps à faire…

  14. Ca demande une programation? Et sinon niveau des prix des récepteurs? Je suis obliger de prendre du spektrum?

  15. Bonjour a tous

    voila 8 batteries que j’ai cette petite bestiole

    Et pour le moment, je l’adore

    RTF , no prise de tête !

    Si vous avez des questions ou besoin d’un retour, mais dans le test , tout a été dis je pense

    Bons vols !!!

  16. Bonjour à tous,

    Je suis l’heureux acquéreur de ce petit quad depuis le début de la semaine. J’ai déjà fait 3 vols avec et c’est une petite merveille ! bien plus fun que mon DJI P3 Advanced 😛 Petite question : après l’avoir configuré proprement sur cleanflight, il s’avère qu’il drift légèrement vers la droite. Même topo avec Baseflight. Je n’ai pas non plus de Trim sur ma RC. Quelqu’un pourrait éventuellement me répondre? merci d’avance 😀

  17. Salut tout le monde dites moi est ce que quelqu’un peu me confier met que c’est bien la version rtf ? Merci de vos réponses !

  18. Salut Sofiane, oui c’est bien la version RTF.

    Sinon Newcal, est-ce que tu as regardé le bon positionnement du neutre de tes manches sur Baseflight ou Cleanflight ? Peut-être un ajustement à faire avec les Sub-trims de la radio.

  19. Salut !
    Je viens de recevoir mon joujou et j’ai acheté un récepteur spektrum AR610 et je voulais savoir si quelqu’un sait comment configurer ma dx6i 🙂 merci et bon vol!

  20. Bonjour mais il faut quel écran vidéo en retour compatible ou lunettes fpv compatible ? Jai acheté ce drone mais je sais pas du tout ce qui serait compatible… cordialement j daloz

  21. Bonjour,
    Tout comme Daloz, j’aimerais bien être éclairé sur ce sujet car ça fait 6 mois que je vol à vu et vais me lancer en Fpv. Monté en Pro Tronik ( émetteur et récepteur ). Tout est compatible mais je pense qu’il faut au moins changer le récepteur. Mettre en shark si lunette Shark ( c’est un exemple ) ???

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