Eachine 700 TVL 32 CH, le test

La qualité de l’émetteur vidéo

Avec 200 mW, l’émetteur porte sans parasite à 300 mètres sans obstacles, quelle que soit la station de réception. En intérieur ou avec des obstacles, cette distance diminue considérablement. Quoi qu’il en soit, il est préférable de recevoir le signal avec l’aide d’un récepteur Diversity (deux récepteurs intégrés) et avec des antennes à fort gain. Difficile d’évaluer la portée de cet émetteur puisqu’elle dépend des conditions d’utilisation, mais elle dépasse les 200 mètres en forêt, c’est-à-dire avec beaucoup d’obstacles. Nous avons procédé aux mesures habituelles de la puissance délivrée par l’émetteur avec le RF Power Meter d’ImmersionRC qui nous a été donné par la boutique StudioSport. Les résultats sont regroupés ici, avec ceux des précédents émetteurs déjà testés. Ce qu’il faut retenir ? Comme d’habitude, la puissance d’émission est très variable selon la plage et la fréquence. Le minimum est de 146 mW, le maximum est de 208 mW, la moyenne étant de 166 mW. Donc globalement, cet émetteur affiche une puissance inférieure aux 200 mW annoncés. Une mention toute particulière pour la plage de fréquences C, pour laquelle l’émetteur ne « bave » pas, ou très peu sur les autres fréquences. Cela signifie qu’il n’interfère pas sur la vidéo des amis qui volent simultanément avec vous. La plage de fréquences C, fréquence 5, qui correspond à 5885 MHz, émet en 208 mW.

Les points de détail

La petite taille de l’émetteur est un indice : il risque de chauffer. La mesure, après quelques minutes de fonctionnement, donne certains composants à 70°. C’est beaucoup, même si ce n’est pas étonnant pour un émetteur vidéo, et cela laisse supposer que la durée de vie est limitée. Les composants de l’émetteur vidéo sont à nu, sans film de protection plastique. Attention, le carbone des frames de FPV racers est conducteur : il faut impérativement isoler les composants de l’émetteur du support s’il ne s’agit pas de plastique, sous peine de griller l’électronique en un rien de temps. L’antenne bâton livrée avec le kit pourra être remplacée avantageusement par une antenne de type PinWheel ou Champignon. Ne jetez pas pour autant cette antenne bâton : nous avons constaté que ce type d’antenne se comportait mieux que les autres dans les bâtiments fermés et à structure métallique. Le kit est prévu pour être branché sans aucune modification sur la prise d’équilibrage d’une batterie 3S. Est-ce qu’il fonctionne sur une autre source d’alimentation ? Oui, mais il faut dans ce cas bricoler soi-même le branchement. Notez que la documentation de l’émetteur indique qu’il est en mesure d’accepter une tension entre 7 et 23V. Soit des batteries de 2S à 6S. Nous avons fait l’essai avec une 2S, tout fonctionne parfaitement ! Ce qui ouvre des perspectives d’utilisation sur des appareils de petite taille – il faut tout de même qu’ils aient suffisamment de puissance pour porter les 32 grammes du kit. Nous n’avons en revanche pas fait l’essai réel en 4 et 6S.

Les points de détail, suite

Le bouton qui permet de changer de fréquence et de plage de fréquences se révèle très efficace et pratique, associé aux diodes témoin. Cela permet de changer de fréquence sans devoir se référer à un diagramme de référence totalement abscons supposé décrire les positions de « dips » comme c’est le cas sur la plupart des autres émetteurs. Attention tout de même. Dans le cas des « dips », il faut les actionner émetteur éteint. Mais avec cet émetteur, il faut qu’il soit allumé pour changer de plage de fréquences et de fréquence, avec une sélection séquentielle. Ce qui signifie que vous allez émettre brièvement sur d’autres fréquences le temps d’indiquer la vôtre. Aucun souci si vous êtes seul. Mais si d’autres pilotes sont en vol (en immersion), il y a toutes les chances pour que vous perturbiez leur réception vidéo pendant les manipulations ! Ils ne vont pas apprécier, pour sûr.

Faut-il l’acheter ?

Oui, ce kit prêt à l’emploi se révèle un excellent choix si vous voulez vous équiper pour les vols en immersion sans dégainer le fer à souder et sans dépenser trop. Car il est vendu moins de 24 € chez Banggood (avec le port, mais hors taxes). Un prix plancher, à tel point qu’il est difficile de faire mieux tout en conservant une qualité correcte. Ce kit est parfaitement utilisable pour des vols en immersion, y compris du FPV racing où la qualité de l’image (rafraichissement, luminosité) est primordiale pour piloter en temps réel. Si vous comptez l’utiliser en France, réfléchissez-y tout de même à deux fois puisque sa puissance n’autorise pas son usage.

D’autres photos

Envie de vous lancer dans les vols en immersion, mais sans dépenser des sommes folles pour une activité qui vous semble compliquée ? Ce kit prêt à l’emploi semble constituer un bon point de départ, notamment pour équiper un FPV racer de son appareillage d’immersion. Attention, il est important de préciser en préambule que la loi française n’autorise pas les émetteurs en 5,8 GHz d’une puissance supérieure à 25 mW. Or cet Eachine émet à 200 mW, soit 8 fois trop fort pour la réglementation française telle que décrite par l’ARCEP – ainsi que pour la réglementation de la plupart des pays européens. Notez que ce kit nous a été donné par la boutique Banggood. Comme d’habitude, n’hésitez pas à nous dire si vous pensez que la pratique a influencé notre jugement.

Tour du propriétaire

Le kit est composé d’une caméra montée sur une plaque, d’un émetteur vidéo, d’un câble reliant la caméra et l’émetteur qui se termine par une prise de type équilibrage à 4 pins pour une batterie 3S (11,1V), et d’une antenne de type bâton. La caméra mesure 3,2 cm de côté pour 2,3 d’épaisseur (objectif compris), et pèse 10,9 grammes. Attention si vous voulez l’intégrer dans une frame, il faut que la hauteur utilisable soit de 3,2 cm. Notez que si vous inclinez la caméra vers le haut et que vous bricolez un peu, elle passe avec des entretoises de 3 cm seulement. Ses composants sont à nu avec un mini connecteur à l’arrière. Une vis maintient la lentille de l’objectif, la tourner permet de libérer la lentille et de faire la mise au point. Mais, bonne nouvelle, la caméra était livrée avec la mise au point à l’infini. L’émetteur repose sur une plaque de petite taille : 3,9 (base d’antenne compris) x 2,1 x 0,9 cm pour un poids de 6,5 grammes. Il comporte un grand connecteur à 7 broches, une prise pour une antenne femelle RP-SMA et un unique et minuscule bouton. Ce qu’on ne voit pas forcément tout de suite, c’est la présence de 12 petites diodes sur le côté de l’émetteur. Le câble fourni permet à l’ensemble d’être prêt à l’emploi : il suffit de brancher la grande prise sur l’émetteur, la petite prise sur la caméra, et la prise d’équilibrage sur une batterie 3S pour que tout fonctionne. Le tout, caméra, émetteur, câble et antenne bâton, pèse environ 32 grammes.

Les caractéristiques de la caméra

La caméra est basée sur un capteur de type CMOS, théoriquement moins performante que ses concurrentes en CCD. Le capteur et sa lentille offrent une image de 127° de diagonale (ou 110° à l’horizontale) – c’est clairement une caméra grand angle. L’avantage ? On voit « large », le champ de vision est étendu sur les côtés. L’inconvénient ? L’image est déformée avec l’effet Fish-eye : les droites sont courbes. Le grand angle, on aime ou on n’aime pas, c’est comme les goûts et les couleurs. Les passionnés de vols en immersion apprécieront de « voir dans les coins », ce qui permet de faciliter les vols de précision et les passages d’obstacles. « 700 TVL », ça veut dire quoi ? « 700 TV Lines ». Et vous n’êtes pas plus avancé. Les TV Lines (TVL) sont l’unité de mesure de la résolution des caméras analogiques, avant que n’arrivent les modèles numériques. Le principe de mesure est complexe : il consiste à déterminer à partir de quand on ne peut plus visualiser des lignes verticales tracées en noir et blanc dans carré à l’écran. Ce qu’il faut retenir ? Plus la valeur TVL est élevée, meilleure est la résolution de la caméra. Mais 700 TVL ne signifie pas du tout une résolution de 720p (720 pixels sur la verticale). Cette valeur équivaut, à peu près, à 580p (580 pixels verticaux). Pour une caméra 600 TVL, la valeur est approximativement de 500p.

Les caractéristiques de l’émetteur vidéo

L’émetteur vidéo fonctionne en 5,8 GHz avec une puissance de 200 mW, nous l’avons vu. Bonne nouvelle, la puce couvre les 32 canaux du 5,8 GHz, ce qui le rend compatible, en théorie, avec tous les récepteurs 5,8 GHz du marché. La valeur de la fréquence est indiquée par les 12 diodes, dont 2 seulement sont allumées simultanément. La première indique la plage de fréquences parmi les 4 disponibles, notées A, B, E et F. La seconde indique la fréquence parmi les 8 de la plage choisie. 4 plages fois 8 fréquences donne les fameux 32 canaux. Pour changer de fréquence (parmi les 8), il suffit de faire une pression sur le bouton sur le côté de l’émetteur. Pour changer de plage de fréquences, il faut une pression longue, 3 secondes environ. La fréquence repasse automatiquement à 1 à chaque changement de plage. L’émetteur mémorise la fréquence et se rallume sur la même après avoir été éteint.

La qualité de l’image

La caméra se révèle plutôt satisfaisante, avec une résolution très correcte, des couleurs respectées même si les rouges sont un peu criards. Elle a tendance à assombrir les images un peu trop fortement en cas de contre-jour, et ne se rétablit pas toujours. Ce qui signifie que lorsque vous passez d’une zone fortement lumineuse à une zone sombre, l’image reste noire sans que les détails n’apparaissent, même au bout de quelques secondes. Cela peut être gênant pour les vols en sous-bois, par exemple, où la luminosité est souvent faible. Mais cela n’arrive pas toujours. Dans la pénombre, la caméra fonctionne sans souffrir de rémanence, sans même perdre la couleur, mais elle introduit du « bruit », des parasites bleutés qui perturbent l’image. L’image reste parfaitement utilisable : la caméra se sort plutôt honorablement d’un usage dans un parking mal éclairé.

A gauche, une caméra FatShark 700 TVL via un émetteur ImmersionRC. A droite la caméra 700 TVL via l’émetteur 200 mW du kit.

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