Mio MiVue M350, le test

Le spécialiste du GPS, Mio, se fend d’une caméra sportive. Une diversification qui colle bien sûr au succès insolent de Gopro. Alors ça semble évident, le spécialiste du positionnement par satellite a inclus un GPS dans sa caméra. Eh bien non, contre toute attente. Il s’agit d’une « simple » caméra sportive. Qu’à cela ne tienne, nous l’avons embarquée sur plusieurs drones…

Tour du propriétaire

La MiVue M350 adopte le format cylindrique, déjà embrassé par les caméras de Camsports et Contour. Le but ? Offrir le moins de prise au vent possible. La caméra mesure 10,6 cm de longueur avec son capuchon (9,6 cm sans) pour 3,7 cm de diamètre (là où elle est la plus large). Avec un poids de 107,1 grammes avec son capuchon, 101,3 grammes sans. Quelle est la différence, avec et sans ce capuchon ? Avec, elle est totalement waterproof, jusqu’à une profondeur de 3 mètres. Evidemment, avec un drone, les immersions sont rares – et souvent définitives. Mais cela vous permet de voler dans la brume ou sous un crachin sans crainte de ruiner votre caméra – à vous de voir si votre multirotor est prévu, lui, pour tenir le choc. L’objectif à l’avant permet une ouverture de F2.8 avant un angle de vision de 170°. La lentille est proéminente – donc exposée aux chocs. La batterie est intégré et non amovible, il s’agit d’une Lipo de 3,7V 750 mAh, avec laquelle le constructeur promet « jusqu’à 2 heures d’autonomie ». Sur le dessus du boîtier, on trouve un bouton unique entouré de 2 diodes. C’est lui qui permet de piloter la caméra : allumage, extinction, lancement et arrêt de l’enregistrement. Difficile de faire plus simple. A l’arrière se trouve le capuchon, vissé, muni d’un joint d’étanchéité en caoutchouc. Il permet d’accéder à la trappe destinée à accueillir une carte mémoire de type microSD (non fournie), au bouton de contrôle du mode d’enregistrement, à la prise HDMI pour la connexion à un téléviseur, et à une prise USB pour le chargement de la batterie.

A l’intérieur ?

Le capteur de la MioVue M350 est un CMOS de 5 mégapixels, capable de proposer des formats d’enregistrement FullHD (1920 x 1080p à 30 images par seconde en 16:9), HD Ready (1280 x 720p à 30 ou 6 images par seconde en 16:9) et SXGA- (1280 x 960p à 30 images par seconde en 4:3). Pour déterminer le mode d’enregistrement, il faut dévisser le capuchon, et se fier à la diode. En face du chiffre 1, la caméra produit du 1080p à 30 images par seconde. Le 2 correspond au 960p à 30 images par seconde, le 3 à 720p en 60 images par seconde, le 4 à 720p en 30 images par seconde. Il faut s’en souvenir, les correspondances ne sont pas indiquées. Pour changer de mode, il suffit d’une pression sur le bouton orange libellé Mode. Simple et efficace. La caméra est dotée d’un micro, qui enregistre en mono. Et les photos ? Il n’y a pas de mode photo. Ni en manuel, ni en rafale, ni en déclenchement automatisé à intervalles réguliers. Le chargement de la batterie, via le câble USB, est plutôt long 3 heures et 30 minutes pour obtenir une pleine charge.

Premières vidéos

Pour filmer, il faut une pression longue – 3 secondes environ – sur le bouton unique de la caméra, jusqu’à ce qu’elle vibre 3 fois et que la diode s’allume en bleu. Ensuite, il faut une pression supplémentaire d’une seconde environ pour démarrer l’enregistrement. Elle vibre une fois pour confirmer, puis une diode rouge s’allume pour témoigner de l’enregistrement en cours. Une pression d’une seconde arrête l’enregistrement. La diode rouge s’éteint et la caméra vibre. Pour l’éteindre complètement, il faut une pression longue de 6 secondes. Ou pour être plus exact, il faut maintenir la pression jusqu’à ce que la caméra vibre 3 fois et que la diode bleue s’éteigne. Pour accéder à la vidéo, vous pouvez extraire la carte mémoire et la lire sur votre ordinateur, ou bien simplement connecter la caméra via le câble USB (fourni). Les films sont stockés au format .mov, encodés en H264 avec une piste audio stéréo en PCM S16 (mais le micro est monophonique). La qualité de vidéos est très satisfaisante : les couleurs sont équilibrées et proches de la réalité, la compression est limitée même dans les séquences rapides (ce qui permet d’éviter les « pâtés de pixels » à l’image), et le capteur se débrouille plutôt bien lorsqu’il doit gérer des changements de luminosité rapides, en passant face au soleil par exemple. Notez que le soleil produit un effet lens-flare (des cercles colorés) plutôt artistique, mais dont on se passerait tout de même bien. Il est probablement dû à la grande taille de la lentille. Bonne impression générale, donc ! Un bon point : la caméra se débrouille plutôt bien lorsque l’éclairage est faible, avec très peu de grain et de pixels bleus parasites. Un autre ? La caméra chauffe très peu…

Sur un engin volant ?

La caméra n’est pas facile à fixer sur un multirotor : sa forme en cigare ne lui permet pas d’être calée, il faut s’armer de scotch pour l’arrimer de telle manière qu’elle ne roule pas. Et s’assurer qu’elle soit bien horizontale. La boîte de la caméra contient des supports de fixation, mais le poids de l’ensemble est trop élevé. Les différents modes et résolution donnent tous satisfaction, et la caméra se révèle peu sensible aux vibrations. Pas d’effet Jello, donc, même lorsque votre appareil volant a la tremblote. La caméra ne supprime pas les vibrations pour autant, c’est à vous de les réduire. C’est le 720p à 60 images par seconde qui produit le meilleur résultat, offrant des vidéos très fluides même lorsque vous volez par vent assez fort – donc avec de fortes secousses. L’autonomie ? Elle est très correcte, puisque la caméra a fonctionné sans discontinuer pendant 1 heure et 34 minutes. Mais la batterie n’est pas amovible, il faut ensuite attendre plus de 3 heures pour la recharger… Le connecteur USB offre-t-il une sortie vidéo ? Non, seule la prise HDMI en est capable. Cela signifie que la caméra n’est pas compatible avec les vols en immersion. Dommage ! Avec ses deux boutons, celui sur le dessus et celui sur le panneau arrière, la caméra brille par sa simplicité d’emploi. Mais aussi par son absence de réglages ! Lesquels sont toutefois accessibles, mais il faut brancher la caméra sur un ordinateur, accéder au fichier de configuration qui se trouve à la racine de la carte mémoire…. et qui ne se distingue pas vraiment par son ergonomie. Il faut éditer le fichier « à la main », sans l’aide d’une interface, en essayant de comprendre à quoi correspondent les acronymes barbares de chaque réglage. Ils sont fort heureusement décrits – en anglais – un peu plus loin dans le fichier. Il y a moyen de modifier le point de focus, la balance des blancs, la saturation, le volume du micro, le contraste, l’incrustation de la date et de l’heure, le mode Pal ou Ntsc, la durée avant auto-extinction. Le logiciel MiVue Manager, proposé gratuitement sur le site de Mio, est destiné à établir une planche-contact de vos vidéos. Mais rien n’est prévu pour faciliter les réglages de la caméra…

Les accessoires

Ils ne vous seront pas vraiment utiles dans le cas d’un usage radiomodéliste… sauf l’un d’entre eux : un adaptateur USB pour prise allume-cigares. Parfait pour recharger la batterie dans une voiture, ou même sur un scooter haut de gamme. Pour le reste, on trouve un manuel papier (que vous pouvez compléter par un manuel plus riche disponible en téléchargement sur le site de Mio), un câble USB classique, un câble USB protégé contre les projections d’eau, un connecteur USB pour recharge sur une prise secteur. Pour la fixation, Mio fournit deux bagues, l’un simple mais peu résistante (22,3 grammes), l’autre protégée et munie de caoutchoucs anti-vibrations (47,1 grammes). Les deux sont équipées d’un mécanisme de fixation efficace… mais incompatible avec celui de Gopro. Dommage, cela aurait permis de profiter des très nombreux accessoires disponibles à ce format. Pour utiliser ces bagues, la boîte contient un support à vis compatible avec les pieds photo, un petit support plat avec adhésif 3M (6,7 grammes) accompagné d’un adhésif de rechange, un support plat large avec adhésif 3M (15 ,5 grammes), et enfin un cordon serre-tête (qui peut être placé au bras). Pratique, mais un peu chiche… Si vous comptez utiliser un support adhésif pour fixer la caméra, le tout pèsera 101,3 + 22,3 + 6,7 = 130,3 grammes au mieux. Mais ce sera 101,3 + 47,1 + 15,5 = 163,9 grammes pour la bague anti-vibrations et le support large.

Faut-il l’acheter ?

Pourquoi pas. Commercialisée à environ 200 €, elle est à peu près au même tarif que sa concurrente la Gopro 3 White. Sa qualité d’image est sensiblement la même et elle profite d’un boîtier étanche. Mais il lui manque tout de même une fonction de prises de vues à intervalles réguliers, les supports sont « propriétaires » et elle ne diffuse pas la vidéo en temps réel via la prise USB. Si pour ce prix elle avait été équipée d’un GPS, elle aurait été beaucoup plus intéressante. Ce sera sans doute pour une prochaine version…

Le site officiel de Mio se trouve ici.

Les vidéos

Une vidéo qui compare les caméra MioVue M350 de Mio et Gopro Hero 2 montées sur un quadricoptère X400 de Walkera.

Quelques vidéos en vol filmées avec la caméra MioVue M350 de Mio. Avec beacoup de vent, sur un Hoten X de Walkera, puis avec peu de vent sur un V262 de WLtoys, et enin avec peu de vent sur un mini quad DIY.

D’autres photos