Penser son drone

mind01Oubliez les radiocommandes, remisez les smartphones, jetez les tablettes ! Les drones vont être pilotés à la pensée… L’idée semble saugrenue, mais elle est bien réelle. Il s’agit de travaux menés par l’université du Minnesota, par l’équipe du professeur Bin He. Le principe est déjà connu, il s’agit de capter les signaux bioélectriques du cerveau avec l’aide d’une coiffe EEG (électro-encéphalogramme).

Comment ça marche ?

Pour faire simple, les neurones produisent un courant électrique, qu’il est possible de capter sur le cuir chevelu avec des amplificateurs montés sur la fameuse coiffe. Les capteurs détectent des variations d’intensité, mais le plus compliqué consiste à réaliser l’analyse interprétative de l’EEG. En d’autres mots convertir ou traduire les variations d’intensité en ordres diffusés par le cerveau. La méthode employée est généralement l’apprentissage statistique : on demande à un grand nombre de personnes de pratiquer un exercice, capté par une coiffe EEG et analysé par un ordinateur. mind02Cela permet de créer une bibliothèque de signaux compatible avec un maximum de personnes.

Et ça marche ?

J’avais assisté à la présentation d’un outil pour exploiter les signaux pour contrôler un jeu vidéo par la pensée il y a quelques mois (projet OpenVibe 2 de l’INRIA). Le résultat est… plus ou moins satisfaisant. Les casques dotés de peu de capteurs sont très inefficaces. Plus il y a de capteurs (au moins 64) pour amplifier les signaux, plus le taux de réussite augmente. C’est quoi, justement, le taux de réussite ? Il dépend de nombreux facteurs : type de coiffe EEG, type d’ordres « pensés », environnement, etc. Pour ma part, j’avais essayé une coiffe et tenté de détruire des cibles à la pensée : l’échec a été cuisant, je n’ai détruit qu’une seule cible sur les 6 présentes l’écran… et ce n’était pas celle à laquelle je pensais. De là à piloter un AR.Drone 2, aussi stable et efficace qu’il soit, ce n’est pas gagné. Pourtant la vidéo de l’université du Minnesota montre un étudiant qui, semble-t-il, parvient à piloter correctement l’AR.Drone 2 sur un parcours d’obstacles…

Les explications

mind03Les volontaires pour l’expérience ont dû apprendre tout d’abord à contrôler le mouvement d’un curseur à l’écran en une dimension (sur une droite). Puis à passer en deux dimensions, sur une surface, et enfin en 3D. La technologie mise au point par le professeur Bin He repose bien sur l’EEG, mais il ajoute « nous avons été les premiers à utiliser à la fois le MRI et l’EEG pour établir une carte des neurones du cerveau qui sont activés lorsque vous imaginez des mouvements. Nous avons par conséquent d’où viennent les signaux ». Le MRI, c’est la résonance magnétique, l’IRM en français. Le plus de la méthode du professeur Bin He, ce serait donc d’avoir cartographié les signaux qui sont déclenchés lorsque les utilisateurs imaginent le vol de leur AR.Drone 2. La vidéo de l’université, avec son montage qui montre de trop nombreuses séquences, n’est pas totalement convaincante. Mais on se prend à espérer. L’équipe d’étudiants semble réaliste, il n’est pas question de remplacer la radiocommande pour les drones, mais de faire des progrès dans cette technologie : « elle pourrait aider des patients souffrants d’AVC ou d’Alzheimer. Nous sommes en train d’étudier des cas d’AVC pour voir s’il est possible d’améliorer leur état en occultant les zones touchées ». A suivre !

Source : University of Minnesota via BeGeek.fr

La vidéo

 

4 commentaires sur “Penser son drone

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