Syma X3, le test

Ce petit quadricoptère a tous les traits d’un jouet : couleurs flashy, finition plastique, pour l’appareil comme pour sa radiocommande. Il est possible de le mettre entre les mains d’un enfant, mais certainement pas sans surveillance. Car les hélices tournent suffisamment vite et sont assez fines pour être très coupantes. Malgré les protections autour des rotors, il y a moyen de se blesser ! Considérez plutôt le X3 comme un excellent appareil pour apprendre à piloter sans craindre la casse…

Tour du propriétaire

Les pieds des moteurs ont un air déjà-vu : ils ressemblent à ceux du Blade mQX de Horizon Hobby. Pourtant, ce modèle est plus petit, plus proche du W100S de Walkera. En largeur, il mesure 23,4 cm. En longueur, 21,3 cm et en hauteur 5,5 cm. Les rotors ont un diamètre de 9 cm. Ce sont des tripales, assez peu communs sur des appareils de petite taille. L’armature principale est en fibre de carbone, mais les supports du carénage sont en plastique. Tout comme le carénage lui-même, d’ailleurs. La matière est souple : elle se déforme sans rompre. Au centre se trouve un cockpit assez joli, peint en noir mat avec des rainurages métallisés, contrastant avec l’aspect plastique du reste. Un petit clip à l’arrière de l’engin est libellé « Open ». Voilà une invitation qu’on ne saurait refuser ! Il suffit de tirer sur le clip plastique et de soulever le cockpit pour découvrir ce qui se caché à l’intérieur. Au premier plan, c’est une batterie de 3,7 V 350 mA. En dessous se trouve la carte mère du X3, qui contient ses capteurs et son « intelligence »… Elle est bien protégée, avec des fils peu accessibles – donc qui ne risquent pas grand-chose. A l’avant se trouvent deux diodes, qui indiquent si la connexion avec la radio est opérationnelle. Les moteurs n’entrainent pas directement les hélices, le mouvement est transmis via une couronne et un pignon, tous deux en plastique. Le poids affiché sur notre balance est de 67,9 grammes, batterie comprise.

Premier vol

La recharge de la batterie s’opère avec l’aide d’une clé USB prolongée par un fil. Une diode rouge indique que la charge est en cours. Comptez environ 1 heure et 10 minutes. La fin de la charge est indiquée par l’extinction de la diode rouge. Allumez la radiocommande (2,4 GHz, en mode 2 uniquement, sans moyen de pouvoir passer en mode 1), enfoncez la fiche d’alimentation du X3 dans le connecteur sur le flanc : la connexion s’établit dans la seconde, avec un bip de confirmation. Poussez les gaz… il ne se passe rien ! En fait, il faut actionner les gaz puis les baisser pour que le X3 soit armé. Ensuite, vous pouvez enfin décoller. Poussez les gaz doucement, l’engin décolle avec souplesse, avec une très faible dérive que vous pouvez compenser dans un premier temps avec les commandes. Reposez l’appareil et ajoutez du trim dans la direction opposée à la dérive. « Ajouter du trim », cela signifie tout simplement qu’il faut appuyer à une ou plusieurs reprises sur les boutons de type console de jeu qui se trouvent sous les joysticks de commande. Cela permet de compenser, par exemple, un appareil qui a tendance à partir trop en avant : il suffit d’appuyer plusieurs sur le bouton correspondant au déplacement vers l’arrière. En quelques vols courts, on parvient à obtenir un stationnaire presque parfait. Une fois de plus, l’électronique embarquée semble faire des miracles : le X3 est ultra stable ! Vous pouvez vous enhardir à voler autour de vous…

A l’usage ?

Le X3 répond plutôt bien aux sollicitations de la radiocommande, mais ce n’est pas un nerveux. Une caractéristique plutôt rassurante quand on apprend à piloter en intérieur. D’autant plus que les carénages plastiques permettent de toucher un mur sans être immanquablement sanctionné par un crash. Attention, si vous tapez trop fort, le X3 est déséquilibré et finit par se retrouver au tapis. Mais il est vraiment agréable à prendre en main pour les débutants. Est-on pour autant coincé dans ce mode un peu trop « pépère » ? Non : le bouton avant gauche de la radiocommande permet de rendre les commandes un peu plus nerveuses. Attention en intérieur, les déplacements deviennent rapides s’ils ne sont pas bien dosés. Planquez les porcelaines, chatons et Home Cinéma, rentrez la tête entre les épaules, le X3 devient un petit missile… qu’il vous appartient de contrôler… A l’avant droit de la radiocommande figure un autre bouton. Maintenez-le enfoncé, prenez un peu d’altitude et donnez un coup sec vers l’avant, l’arrière, la droite ou la gauche : le X3 entame une pirouette rapide qu’il faut « récupérer » en dosant les commandes, gaz y compris. Faites vos premières expérimentations au-dessus d’une pelouse pour limiter la casse. Il ne vous faudra qu’une dizaine d’essais pour réussir vos figures à tous les coups ! Attention, la batterie doit être bien chargée pour ces pirouettes. Dès qu’elle faiblit, vous ne parvenez plus à rétablir un vol stationnaire. Et en extérieur ? Est-ce en raison du carénage du X3 et de la surface des hélices (tripales), ou des deux à la fois ? Toujours est-il que l’appareil supporte très mal le vent, surtout en bourrasques… Le X3 est donc destiné à voler en intérieur, chez vous ou en gymnase. Ou alors un jour sans vent !

L’autonomie ?

Nous avons adoré la prise en mains de cet appareil, qui est au moins aussi agréable que celle d’un X4 de Hubsan ou un W100 de Walkera. Son autonomie est très correcte : elle atteint 8 minutes et 20 secondes ! Mais le contrôle devient un peu moins précis au bout de 7 minutes. Est-ce le gyroscope qui est à la peine ou la distribution du courant qui est imprécise ? Toujours est-il que l’appareil tangue et reprend difficilement son vol stationnaire passées ces 7 minutes. La batterie est glissée dans une trappe à l’intérieur du cockpit et n’en bouge pas. Elle est donc prévue pour être laissée tout le temps dans le X3, même pendant la recharge. Cette manière de procéder vous chagrine, parce qu’elle impose un retour au paddock entre deux vols, suffisamment long pour recharger la batterie ? Vous pouvez très bien acquérir des batteries supplémentaires, la manipulation pour sortir la batterie d’origine est finalement assez simple : il suffit de tirer un peu dessus, elle vient toute seule. Mais attention, rares sont les batteries qui sont vendues avec le connecteur blanc (celui des petits engins de Walkera). Il faudra sans doute bidouiller une prise vous-même. Peut-on gagner en autonomie ? Il y a moyen de se séparer de quelques accessoires. Retirer le cockpit, par exemple, permet de gagner 4,1 grammes. Chaque moitié du carénage pèse 3 grammes. Donc s’en passer permet d’alléger le X3 de 6 grammes. La manipulation est rapide : il suffit de déclipser les extrémités des potences au bout des moteurs et de déclipser le les ergots le long du cockpit. Les potences en question peuvent également être retirées, il suffit de tirer dessus, verticalement vers l’hélice. Elles sont certes très légères, mais il y en a 8 en tout, pour un total de 1,5 gramme. Economies de bout de ficelle ? Peut-être, mais nous voilà avec un gain de poids de 11,6 grammes. Dans cette configuration, l’autonomie du X3 passe à 10 minutes et 15 secondes de vol. Excellent ! Même entièrement harnaché, il est capable d’emporter une caméra de type Keychain 808 #16. Mais l’autonomie dans ce cas ne dépasse pas 2 minutes. Le vol est plus souple et plus long avec les 11 ,6 grammes d’accessoires en moins (sachant que la caméra en question pèse 17,8 grammes). Dans ce cas, avec la caméra, il parvient à voler pendant 7 minutes et 50 secondes (avec de bonnes réactions pendant 5 minutes au moins). Pas mal du tout ! Quid de la résistance ? Avec son carénage, le X3 ne craint presque rien. Nous l’avons envoyé sans ménagement contre des murs, il a fait des chutes sur du béton : pas une égratignure. Peut-être avons-nous eu de la chance ? Evidemment, si vous retirez le carénage pour gagner en autonomie, vous risquez la casse, puisque les hélices en sont plus protégées.

Faut-il l’acheter ?

Son look jouet est trompeur. Certes le Syma X3 peut être confié à un enfant, mais c’est surtout un quadricoptère d’excellente facture, parfait pour apprendre à piloter et progresser rapidement jusqu’à s’offrir des vols acrobatiques. Le carénage est idéal au début, histoire de ne pas détruire les hélices lors des inévitables essais – erreurs des premiers vols. Une fois les vols pratiqués avec assurance, retirez le canopy, le carénage et ses supports : le X3 gagne en nervosité et en autonomie. Il peut même emporter une mini caméra… Mention bien ! Surtout que son prix était de 37,02 € lorsque nous l’avons acheté, directement sur le site de Syma, en Chine, ici. Il est fourni avec sa radiocommande en mode 2, le chargeur USB, 4 hélices de rechange et un manuel en anglais. Il a fallu compter 2,50 € de frais de port, plus la TVA et la taxe douanière à l’entrée en France.

Les vidéos

Quelques vols en intérieur et en extérieur.

http://youtu.be/nsdTpDZ1p48

Des vidéos filmées depuis le X3, avec une caméra Keychain 808 #16.

Des photos supplémentaires