SupTig HD1080P, le test

Dsc_0010-600Et voilà une nouvelle prétendante au trône de la meilleure caméra sportive… Faut-il le rappeler, ce trône est occupé depuis longtemps par la gamme de caméras Gopro. Les concurrentes sont soit de qualité inférieure, soit moins pratiques à loger sur un appareil volant, soit mal adaptées aux vols en immersion (voire pas du tout), parfois tout cela à la fois. Mais après tout, rien de plus normal que d’espérer devenir calife à la place du calife… La SupTig HD1080P bénéficie de plusieurs bonnes critiques sur Internet. L’essai était inévitable. La bonne nouvelle, autant la dévoiler dès le début, c’est qu’on ne se ruine pas pour acquérir ce ce modèle : nous l’avons acheté pour 120$ !

Tour du propriétaire

Le look de cette caméra est… le même que celui d’une Gopro 2. A tel point que l’on s’y tromperait sans y prêter attention aux petits détails en façade. Le boîtier est un bloc anguleux et gris, aux dimensions similaires à celles d’une Gopro 2. La lentille est placée au même endroit, tout comme les boutons de contrôle (même s’il y en a un de plus sur la SupTig) et les trous correspondants à l’emplacement du micro. Dsc_0013-600Et le poids ? La SupTig affiche 87,5 grammes sur la balance (sans carte SD, mais avec sa batterie), soit 10 grammes de moins que la Gopro 2. Est-ce la batterie qui fait la différence ? En partie seulement, puisque celle de la SupTig pèse 22 grammes, alors que celle de la Gopro atteint 25,9 grammes. La première affiche 1000 mAh, alors que la seconde offre 1100 mAh. Nous verrons un peu plus loin si cette différence influence l’autonomie de la caméra… En façade avant, on trouve le bouton d’allumage, mais pas d’écran LCD. Il est remplacé par 6 diodes qui indiquent dans quel mode de fonctionnement on se trouve. Rien n’est indiqué de manière explicite, il faut donc se souvenir des modes qui correspondent les diodes. Une anti-sèche se trouve à l’arrière de la caméra, sur l’extérieur de la trappe de la batterie. Pas mal, mais… les indications sont inversées : la gauche est à droite et vice-versa. Ce n’est pas catastrophique, il suffit de procéder à une petite gymnastique intellectuelle. A côté des diodes se trouve une autre rangée de diodes : de type LED blanches, elles servent à éclairer vos sujets pour filmer de nuit. La portée ? 2 mètres maximum… Sur le dessus se trouvent 3 autres diodes. La première s’allume quand la caméra tourne, les deux autres indiquent l’état de charge de la batterie. Juste à côté figurent 2 boutons. Le premier déclenche l’enregistrement d’une vidéo ou la prise de photos. Le second sert à lancer le jeu d’une vidéo (sur la prise A/V). Avec une pression longue, elle permet d’accéder au menu des réglages. Oui, mais il n’y a pas d’écran. Comment voir ces réglages ? En fait, il faut impérativement brancher la caméra à un dispositif vidéo (téléviseur, lunettes d’immersion, écran de contrôle) pour accéder à ces réglages. Sur le côté droit se trouve une prise mini USB pour assurer la recharge de la batterie (et la connexion à un ordinateur). Sur le flanc gauche figure une trappe pour une carte de type SD. Enfin, en dessous, on trouve un connecteur mini HDMI et une prise Jack 2,5 mm audio/vidéo.

C’est parti

Insérez une carte SD dans le connecteur. Aie. Voilà sans doute une première explication du prix plancher de cette caméra : il faut un peu batailler pour que la carte reste dans son logement. Poussez du bout de l’ongle, et vous y êtes. Allumez la caméra avec le bouton en façade. Par défaut, elle est configurée en mode 1280 x 720 pixels en 30 images par seconde.Dsc_0029-600 Vous pouvez, avec des pressions successives sur le bouton d’allumage, passer en mode 800 x 480 pixels, puis 10 photos en rafale, ensuite déclencheur temporisé pour les photos, prise de vue unique et enfin 1920 x 1080 pixels. Parfait. Mais impossible d’activer le mode 1280 x 720 pixels en 60 images par seconde. Pour cela, il faut activer le menu des réglages… qui n’est visible qu’en connectant la caméra à un dispositif vidéo. Dommage. Regrettons aussi qu’un « bip » ne vienne ponctuer les pressions sur les boutons de contrôle. Choisissez votre résolution, 1080p ou 720p, et appuyez sur le bouton du haut le plus à gauche : l’enregistrement commence… La diode témoin clignote, signe que la prise de vue fonctionne. On aurait aimé une diode en façade, celle en haut n’est pas toujours visible, selon la position de la caméra sur votre engin volant. Appuyez une nouvelle fois sur le bouton du haut pour arrêter l’enregistrement. Il ne reste plus qu’à visionner la vidéo. Vous pouvez retirer la carte mémoire de son logement et la connecter sur votre ordinateur. Ou bien la laisser dans la caméra, brancher le câble USB, et visualiser le contenu de la carte sur votre ordinateur.

Ca donne quoi ?

A première vue, les vidéos sont assez réussies. Mais la satisfaction est de courte durée. Car on s’aperçoit que la netteté et le piqué de l’image ne sont pas au rendez-vous. Les diagonales souffrent d’un découpage en escaliers, signe d’un taux de compression trop élevé. Dsc_0014-600Nous sommes loin, en tous cas, de la qualité d’une Gopro 2. Le capteur éprouve toutes les peines à passer d’un décor sombre vers un décor clair, et vice-versa : il met plusieurs secondes à rétablir la bonne luminosité. Et ne parvient pas à montrer correctement un ciel nuageux : tout est blanc cotonneux. Ou trop sombre. La documentation indique que la balance des blancs est gérée automatiquement. Aie. La SupTig se débrouille à peu près correctement avec un grand soleil. Mais les couleurs (le vert et le rouge) sont dénaturées lorsque le ciel est couvert. Dans un intérieur sombre, l’image reste correcte, mais elle affiche un grain peu agréable… Le bilan n’est pas vraiment encourageant. A titre d’exemple, la mini caméra porte-clés Keychain #808 HD 16 (testée ici) se débrouille mieux !

Plus en détails

Les différentes modes, dont la plupart ne sont accessibles qu’en passant par les réglages avancés (qui requièrent la connexion vidéo), incluent le 1920 x 1080 pixels (Full HD) en 30 images par seconde, le 1280 x 720 pixels (HD Ready) en 30 et 60 images par seconde, le 800 x 480 pixels (WVGA) en 30 ou 60 images par seconde. Dsc_0026-600Les photos ont quant à elles une résolution de  2592 x 1944 pixels. Le mode de prise de vue unique n’a pas grand intérêt sur un drone, pas plus que la rafale de 10 images, mais celui qui permet de prendre des clichés à intervalles réguliers est beaucoup plus intéressant. Vous pouvez régler ces intervalles à 2, 5, 10, 30, 60 ou 180 secondes. Parfait pour prendre des clichés depuis les airs. Leur qualité est correcte, sans plus. Bon point : la vidéo peut être retournée (comme sur une Gopro), ce qui permet de placer le boîtier à l’envers. Mais le réglage n’est possible, là encore, qu’en connectant la caméra à un écran. Vous pouvez aussi régler et ajouter (ou pas) l’horodatage en surimpression de l’image. Nous avons mesuré l’autonomie de la caméra : elle a fonctionné pendant 1 heure et  24 minutes Pas mal, d’autant plus que sa batterie est de capacité moindre que celle de la Gopro 2 ! La charge de la batterie prend environ 2 h 40. C’est un peu long, mais cette batterie est amovible : vous pouvez en acheter d’autres.

Et pour les vols en immersion ?

La bonne nouvelle, c’est que le connecteur audio/vidéo (A/V) est le même que celui de la Gopro. Un câble est fourni avec la caméra, mais il est destiné à un écran ou un téléviseur. Pour l’immersion, il vaut mieux se tourner vers un câble Jack 2,5 mm prévu pour la Gopro (non fourni), qui fonctionne très bien avec la SupTig. A vrai dire, « très bien » est un peu présomptueux. Car comme pour la trappe de la carte mémoire, le connecteur Jack est un peu capricieux. Il faut enfoncer le Jack en poussant fort pour obtenir une image. Et parfois, notamment en cas de vibrations, il a tendance à se déconnecter. L’image passe d’abord dans des nuances de gris très foncé, puis disparait totalement. Une catastrophe si vous êtes en vol. Faites des essais avant de décoller avec des lunettes d’immersion, sous peine d’une très mauvais surprise une fois en l’air.

A gauche, la SupTig HD1080P, à droite la GoPro Hero 2.
A gauche, la SupTig HD1080P, à droite la GoPro Hero 2.

L’angle de la lentille est de 170°. Tout est question d’habitude, mais cette valeur nous semble idéale pour les vols en immersion puisqu’elle permet d’avoir une vue panoramique. L’image est tout de même déformée, avec un effet fish-eye très prononcé (toutes les lignes droites sont arrondies sur les bords de l’image), et il n’y a pas moyen de réduire l’angle comme sur une Gopro 2. Nous l’avons vu, le capteur a du mal à passer d’un environnement sombre à plus clair. C’est un vrai problème en immersion, surtout lorsque vous faites temporairement face au soleil. Si vous enregistrez, la caméra ne s’éteint pas automatiquement. Mais si vous la laissez allumée sans enregistrer, l’extinction automatique s’active au bout de 2 minutes seulement, et vous ne pouvez pas modifier cette durée. Regrettons aussi que la prise A/V se trouve sous la caméra. Si le connecteur Jack est branché, vous ne pouvez plus poser la caméra sur sa base. Il faut donc la retourner (et impérativement retourner l’image pour des vols en immersion). Dans ce cas, elle repose sur le bouton qui sert à lancer la prise de vue. Ce n’est pas pratique du tout ! Et il arrive même, en cas de vibration forte ou de choc, que ce bouton soit activé par erreur. L’enregistrement vidéo s’arrête sur le champ… Dommage !

Les accessoires

Nous l’avons vu, le boîtier de la SupTig HD1080P est très similaire à celui de la Gopro 2. Il y a une raison à cela : tous les accessoires de la SupTig (sauf les batteries) sont totalement compatibles avec la Gopro 2 (et ses propres accessoires). A commencer par le boîtier étanche, qui ressemble à s’y méprendre à celui de sa concurrente. Pour les vols radiocommandés, ce boîtier est intéressant puisqu’il permet de protéger la caméra des chocs. Dsc_0018-600Attention tout de même, le surpoids est de 70 grammes. Ce qui fait l’ensemble SupTig HD1080P et sa protection à 157,5 grammes. Notez que le boîtier étanche fourni par Gopro pèse… 71,6 grammes. Les autres accessoires sont moins intéressants pour le modélisme, mais ils sont fort pratiques pour d’autres usages. Sont fournis un pied avec ventouse (sur lequel il manquait un écrou dans notre exemplaire), un support pour guidon et barre agrémenté d’articulations (idéal sur un vélo ou un bâton de ski), 4 supports à coller avec de l’adhésif double-face (fourni) dont 2 plats et deux incurvés, un support avec mini sangles (pour un casque de vélo par exemple) et une pochette de transport fine.  Côté câbles, on trouve un câble USB mini USB pour la recharge de la batterie et la connexion à un ordinateur, un câble HDMI vers mini HDMI pour la sortie vidéo numérique, et un câble Jack 2,5 mm vers prise RCA pour la sortie vidéo analogique. Plus un CD-Rom et un manuel de qualité satisfaisante, mais en anglais uniquement. Sans oublier, c’est une excellente surprise, une batterie supplémentaire ! Elle porte donc l’autonomie de la caméra à 2 x 1 h 30.

Faut-il l’acheter ?

Nous nous sommes procuré la SupTig HD1080P pour 93 €, auxquels il faut ajouter 30 € de port et une taxe à l’entrée en France (sauf si la douane vous oublie), soit 123 €, sur le site CopterStar (ici). Dsc_0022-600Vous pouvez aussi la trouver en France, pour environ 160 € hors frais de port, sur CameraMania (notez que nous n’avons jamais acheté sur ce site, il est donné à titre d’exemple). A ce prix plancher, la SupTig HD1080P est… la Gopro du pauvre ! Exprimé comme cela, elle ne donne pas vraiment envie. Soyons clairs, la qualité des vidéos est très inférieure à celle que l’on constate sur une Gopro 2, et à plus forte raison sur une Gopro 3. Mais voilà, cette caméra coûte deux fois moins cher que sa concurrente. Elle convient aussi bien pour filmer simplement que pour un usage en immersion, et la boîte n’est pas avare en accessoires. Alors faut-il l’acheter ? Non. Si vous avez un budget suffisant, préférez une Gopro, l’image sera beaucoup plus belle. Si vous ne l’avez pas, nous vous conseillons plutôt de vous tourner vers une Keychain #808 HD16, encore moins chère, avec une qualité d’image similaire voire un peu meilleure, beaucoup plus légère, fonctionnelle en immersion, et surtout qui propose beaucoup plus de réglages… Calife à la place du calife ? Non, ce sera simplement… Iznogoud !

Les vidéos

Quelques vidéos tournées avec une caméra SupTig HD1080P montée sur un quadricoptère Phantom de DJI. Le ciel était couvert, le capteur a peiné à reproduire les couleurs de la végétation, et les nuages dans le ciel.

http://youtu.be/DkJz7CVQSaA

 

Une séquence filmée avec une caméra SupTig HD1080P et une GoPro Hero 2, montées simultanément sur un quadricoptère X400 de Walkera.

http://youtu.be/irR3O_7wJ5U

 

11 commentaires sur “SupTig HD1080P, le test

  1. Bonjour, un peu HS mais est-ce qu’il est prévu une nouvelle version de la 808#16 ? En 1080p et 720p 60img/s si on peut rêver 🙂

    Et pour continuer dans les HS : étant intéressé par le modélisme depuis… Une petite semaine, je ne peux que féliciter Fred pour ce blog! Les tests sont diversifiés et répondent aux nombreuses questions que l’on pourrait avoir. Par contre est-ce qu’il serait possible de faire un article sur la législation ? Je ne parle pas que de fréquence, j’ai par exemple un voisin qui s’amuse avec un drone équipé d’une caméra à passer à côté des fenêtres ou à survoler notre terrasse… Pas top quand on est habillé de manière décontractée… 🙂

  2. A ma connaissance, rien de nouveau pour l’instant si ce n’est des upgrades…

    Merci pour les encouragements ! 🙂 🙂

    Pour la législation, j’ai déjà commencé un post, mais il est un peu plus complexe que les autres, et j’aimerais le présenter à des avocats et des spécialistes, pour avoir des avis différents. Je prends le temps de faire un truc consistant, je ne veux pas simplement reproduire des bribes du décret de 2012, ça ne suffit pas pour tout piger. Je suis pour l’instant parti sur des questions / réponses. Du genre « ai-je le droit de voler de nuit ? », « puis-je voler en pilotant depuis une voiture ? ». En plus des questions évidentes sur le vol avec ou sans vidéo, l’immersion, etc. Donc celui-ci, je le publierai quand il sera prêt, et pour l’instant ce que j’ai ne me satisfait pas… 😎

  3. le S est précommandé. La caméra est sans doute pour un peu plus tard dans l’année… Mais ce seront deux incontournables 🙂

  4. J’espère qu’un article est en cours sur cette petite caméra, car mon mode anglais est désactivé.

  5. Une version préliminaire a été vendue en avance dans une boutique UK, mais elle n’est pas ok. Selon Tom Frank, le gars qui gère la 808 #16, la caméra n’est finalisée ni côté hardware ni software. Elle le sera « quand elle le sera » selon ses propres mots. Pas de date, donc, mais un prix approximatif : 70$.
    Donc pas d’article en cours non plus, vu que la caméra n’est pas dispo…

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