DJI O4 Air Unit Pro, le test de la solution radio et vidéo numérique HD pour les racers 2S et plus

O4 (OcuSync 4) est l’équipement radio et vidéo que l’on trouve dans la plupart des drones récents de DJI : Avata 2, Neo, Air 3, Air 3S, etc. Le O4 Air Unit Pro est une version « nue », à installer dans un drone FPV.

Que vaut-il vraiment  ? J’ai eu la chance d’essayer la version O4 Air Unit Pro pendant quelques semaines, prêtée par DJI. Comme d’habitude, dites-moi si vous pensez que la pratique a influencé mon jugement. Notez que j’ai réalisé mes tests exclusivement avec les casques Goggles 3 et Goggles N3 de DJI.

Ce test ressemble beaucoup à celui du DJI O4 Air Unit (à lire ici)… et c’est normal, les deux systèmes ont énormément en commun. 

La vidéo

Pour vous affranchir de la compression YouTube et voir la qualité réelle des images filmées avec l’O4 Air Unit Pro, vous pouvez télécharger la vidéo brute. 

Tour du propriétaire du DJI O4 Air Unit Pro

La boite du O4 Air Unit Pro est minimaliste : elle contient le boitier O4 Air Unit Pro sur lequel sont branchées (d’usine) la caméra et les antennes. On y trouve aussi un câble pour la liaison avec un contrôleur de vol, avec ses connecteurs, et un mode d’emploi.

Les dimensions ?

Le boitier mesure 33,5 x 33,5 x 13 mm avec des trous de montage M2 à 25,5 mm. La caméra mesure 25,55 x 20 x 23,30 mm avec 4 trous pour des vis M2, avec un câble entre le boitier de 130 mm. Chaque antenne (il y en a deux) mesure 110 mm de son connecteur u.FL à l’extrémité de son capuchon plastique. Enfin le câble entre le boitier et la caméra mesure 100 mm.

Et le poids ? Le tout pèse 33,4 grammes !

Par rapport au O3 Air Unit ? Le O4 Air Unit Pro est plus grand, mais aussi moins épais et plus léger que son prédécesseur. Et par rapport au O4 Air Unit ? Ce dernier joue hors catégorie, c’est un poids plume, avec ses 9,3 grammes sur la balance.

Le branchement, façon simple ?

Si vous disposez d’un contrôleur de vol avec un connecteur à 6 broches DJI, la mise en route matérielle du O4 Air Unit Pro est simplifiée au maximum : il suffit de brancher le câble fourni dans la boite ! Simple et terriblement efficace.

D’autant plus, d’ailleurs, que ce branchement est exactement le même que celui du O3 Air Unit ! La compatibilité physique est assurée sans besoin de dégainer un fer à souder, vous pouvez directement brancher un O4 Air Unit Pro à la place d’un O3 Air Unit… Excellente initiative !

Le branchement, en détail

En l’absence d’un connecteur prêt à l’emploi sur votre contrôleur de vol, il faudra souder. Le minimum pour faire fonctionner le O4 Air Unit Pro, c’est le branchement aux pins 1 (alimentation) et 2 (Gnd). Avec ça, il s’allume et il transmet ses images. C’est suffisant pour placer le boitier et sa caméra sur une aile sans contrôleur de vol, sur une voiture RC, etc.

L’alimentation est à fournir entre 7,4 et 26,4V, soit 2S à 6S (avec une protection contre des pics en 6S si vous volez comme un sauvageon). Pour communiquer avec le firmware installé sur le contrôleur de vol, il faut brancher les pins 3 (RX vers TX de l’UART) et 4 (TX vers RX de l’UART). Pour profiter de la radiocommande 2 ou de la radiocommande 3 de DJI, il faut brancher les pins 5 (Gnd) et 6 (SBUS).

A noter que vous pouvez vous passer du connecteur à 6 broches : il y a 6 pads sur le O4 Air Unit Pro pour réaliser des soudures en direct.

Pour monter le O4 Air Unit Pro sur certaines frames, il faut impérativement retirer les antennes et le câble de la caméra. A la différence du O3 Air Unit, cela implique de retirer 4 vis pour ôter le couvercle du boitier. Il faut être attentif : la nappe du lecteur de cartes mémoire est fragile et exposée.

Les deux antennes sont en revanche fixées avec des prises u.FL facilement accessibles. Le connecteur de la caméra est plus difficile à retirer et surtout à remettre.

Les réglages avec Betaflight

Le principe est le même qu’avec le FPV Air Unit et le O3 Air Unit : il faut cocher l’UART utilisé par le O4 Air Unit Pro dans Betaflight Configurator, et cocher le Serial correspondant à la partie radio, tout ça dans l’onglet Ports. Dans l’onglet Receiver, il faut indiquer la radio en Serial (via UART) et SBUS.

Pour obtenir l’OSD à l’écran, parfois appelé Canvas, le plus simple est d’aller dans l’onglet Preset et de choisir OSD for Fpv.wtf, DJI O3, Avatar HD, en indiquant l’UART utilisé. L’OSD est compatible avec celui de Betaflight, y compris pour l’OSD actif qui permet d’effectuer les réglages en temps réel depuis la radiocommande avec une combinaison des joysticks pour les activer.

Réglages de l’OSD

O4 Air Unit Pro affiche les éléments de l’OSD selon les réglages dans Betaflight Configurator. Veillez à sélectionner un positionnement HD dans ces réglages. Vous pouvez remplir l’écran et choisir chaque emplacement avec des tas de choses intéressantes (ou totalement dispensables), sans d’ailleurs que cela ralentisse le système.

Il ajoute aussi d’autres données en incrustation – et vous ne pouvez pas les supprimer. Il s’agit de la tension de la batterie du drone, du pourcentage de la batterie du casque, de barres indiquant la qualité de la réception radio et de la réception vidéo, le nombre de mégabits par seconde en vidéo. Ainsi que la durée d’enregistrement possible sur le drone et le casque ou, en vol, un indicateur de l’enregistrement en cours avec sa durée. Vous pouvez aussi ajouter un viseur ou Crosshair en plus de celui de Betaflight, et des guides de cadrage. 

Activation et appairage (bind)

C’est ainsi que ça se passe chez DJI : pour la première utilisation, il faut activer le boitier en le connectant sur le DJI Assistant 2(Consumer Drones Series), disponible sur PC Windows et Mac OS X (ici), avec votre compte DJI. Faites une mise à jour de tous les éléments (boitier, casque, radio) – c’est indispensable pour qu’ils communiquent entre eux. Ensuite, vous n’aurez plus besoin d’être connecté à votre compte. Ensuite, il faut appairer le boitier et votre casque Goggles 3, N3 ou 2.

Appairage, suite

Dans le casque, vous avez désormais les choix DJI O4 Air Unit et DJI O4 Air Unit Pro qui sont disponibles. C’est ce dernier qu’il faut activer. Ensuite, il faut appuyer sur un petit bouton sur le boitier… qui n’est accessible qu’avec une pointe fine. Lancez aussi la procédure d’appairage sur les Goggles (la méthode dépend du modèle de casque). L’appairage est rapide, en 2 à 3 secondes tout au plus. Si vous utilisez la radiocommande 3 ou 2 de DJI, il faut aussi l’appairer avec le boitier. Sur la radio, c’est facile: une pression longue sur le bouton d’allumage lance l’appairage. Sur le boitier, rebelote, il faut une pression avec une pointe fine.

Casque allumé, il faut entre 8 et 9 secondes pour que l’image apparaisse à l’écran une fois la batterie du racer branchée. C’est plus long qu’avec un équipement analogique, mais c’est beaucoup plus rapide qu’avec le O3 Air Unit ou le FPV Air Unit !

Réglages dans le casque Goggles 3

Les menus du casque Goggles 3 donnent accès aux réglages de la caméra, de la radiocommande (si vous utilisez celle de DJI), et de la transmission. Côté caméra, il est possible de choisir du 16:9 ou du 4:3, la définition (4K, 2.7K, 1080P) et le nombre d’images par seconde, jusqu’à 4K/120, le FOV (Normal, Large, Ultra large), la stabilisation des images (sans, ou RockSteady), les ISO, le support de stockage, la gestion de la couleur (mode Normal ou D-Log M), les sous-titres informatifs, etc. Ne vous trompez pas de sens en montant la caméra sur le drone : il n’y a pas d’option pour tourner l’image de 180° de manière logicielle.

Plusieurs menus…

L’interface du O4 Air Unit Pro reprend le même principe que celle du O3 Air Unit. Une pression vers le bas fait apparaitre le bandeau de contrôle des fonctions du casque, une pression vers le haut affiche le bandeau des réglages de la caméra, une pression vers la droite affiche les réglages complets. Certaines options ne sont présentes qu’à un seul endroit, d’autres sont doublées.

Les réglages de la transmission radio et vidéo

Il est possible de désactiver le Focus mode (appelé Mode de mise au point) ou de le laisser en gestion automatique. Le choix du canal de transmission, par défaut, est automatique (Auto) : vous n’avez pas à vous en préoccuper. Mais si vous le désirez, vous pouvez passer en Manuel. Dans ce cas, vous pouvez choisir le canal, et la largeur de la bande passante. Plus elle est large, plus il y aura de données qui transitent (et donc plus le retour vidéo sera de meilleure qualité). En 60 et 40 MHz, le débit maximal est de 60 Mbps. C’est 38 Mbps en 20 MHz et 19 Mbps en 10 MHz. A noter que les 60 MHz ne sont pas disponibles avec les casques Goggles 2 et Integra.

Mode CE

Par défaut, la puissance d’émission et les plages disponibles sont conformes à celles imposées par la réglementation européenne sur les normes radio. Normal. La puissance est réglable à 25 mW, 50 mW et 100 mW. Pour coller à la réglementation, les liaisons en 5,8 GHz plafonnent à 25 mW, celles en 5,1 GHz montent jusqu’à 100 mW. Mais vous n’avez pas à vous en préoccuper, le O4 Air Unit Pro gère tout ça tout seul. Cela dit, comme sur le FPV Air Unit, mais à la différence du O3 Air Unit, il est possible de choisir la puissance, indiquée dans l’interface.

Peut-on passer en mode FCC ?

Oui ! La méthode est exactement la même que sur le O3 Air Unit : le fichier de bidouille de B3yond fonctionne parfaitement avec le O4 Air Unit Pro ! Il suffit de récupérer ce fichier (ici), appelé ham_cfg_support, de le dézipper et de le placer à la racine d’une carte mémoire microSD, d’insérer cette carte dans le casque, et de l’allumer. Hop, le casque est en mode FCC. Si votre casque était déjà en FCC avec le O3 Air Unit ou un autre drone de DJI, le O4 Air Unit Pro le sera aussi, sans rien faire ! 

Quels sont les avantages du mode FCC ?

Il permet d’accèder à plus de fréquences, il permet de profiter de plus de puissance : le O4 Air Unit Pro est boosté pour gagner en portée, en pénétration (en présence d’obstacles) et pour voler à plusieurs pilotes simultanément.

Le boitier O4 Air Unit Pro gère automatiquement fréquence et puissance d’émission, mais vous pouvez choisir les deux manuellement. La puissance maximale est de 1200 mW, soit 1,2 Watt. Pas mal !

L’inconvénient du mode FCC ?

En Europe, son usage est illégal : la puissance d’émission et les plages de fréquences ne sont pas conformes à la réglementation ! Sachez-le si vous comptez « passer en FCC ».

Peut-on revenir en mode CE ? Oui, il suffit de réinitialiser le casque en mode usine. Ca se passe dans le menu Paramètres / A propos du casque / Tout réinitialiser.

Y a-t-il un risque de se faire coincer parce qu’on utilise le mode FCC ? C’est peu probable. La raison pour laquelle vous pourriez être inquiété, c’est plutôt pour l’usage que vous feriez de votre drone en mode FCC (voler beaaaaaaucoup trop loin et hors de la vue directe). 

Les antennes ?

Il y en a deux, branchées d’origine sur le boitier O4 Air Unit Pro avec deux connecteurs u.FL, pour un fonctionnement en 2T2R.

Ce sont des modèles polarisés… mais je ne sais pas s’il s’agit de LHCP ou de RHCP. Cela importe sans doute assez peu, puis les antennes de réception des Goggles 3 et Goggles N3 ne sont pas polarisées. 

Dissipation de la chaleur

Comme les précédents modèles, le O4 Air Unit Pro grimpe vite en température. Il ne faut pas trop trainer pour effectuer des réglages avant le décollage, sous peine d’une surchauffe. Dans le cas, le O4 Air Unit Pro s’éteint pour éviter d’être endommagé. Il suffit en revanche d’un flux d’air, même léger, pour qu’il se maintienne à une température suffisamment basse pour fonctionner correctement. Je n’ai pas tenté de voir si la puissance d’émission avait un impact fort sur l’élévation de température.

Le retour vidéo

Je ne vais pas y aller par quatre chemins : la qualité du retour vidéo O4 Air Unit Pro est très impressionnante ! Sur le casque Goggles 3, l’image est affichée en 1920 x 1080 pixels. J’ai constaté une amélioration de la netteté et des détails par rapport au O3 Air Unit, mais la différence est plus légère qu’entre le O3 Air Unit et le FPV Air Unit. L’analogique et sa qualité à peine meilleure qu’une enregistrement magnétoscope est vraiment très loin ! Les « pâtés de pixels » ou « macroblocks » sont rares, et n’apparaissent que lorsque la liaison est vraiment très médiocre. Le bonheur ? C’est de partir un peu loin et de conserver une image nette… La latence m’a parue convenir pour des vols engagés – mais je ne suis pas suffisamment bon pilote pour ressentir une éventuelle latence trop importante.

Ce n’est pas tout !

Lorsque la liaison faiblit, le système se débrouille pour conserver un nombre d’images par seconde et une latence correctes. Le bénéfice est particulièrement perceptible pour des vols en environnements encombrés, en forêt, en bando, etc. Le risque ? C’est de gagner trop en confiance, et ça m’est arrivé à plusieurs reprises en sous-bois ! Il n’y a pas de miracle : la liaison finit par être coupée. Attention, le retour de la vidéo peut prendre 8 à 9 secondes – c’est beaucoup quand on est en vol en mode Acro.

Surveiller la liaison vidéo…

L’indicateur de la liaison vidéo avec des petites barres est plutôt efficace : lorsqu’il passe au jaune il est recommandé de revenir en arrière, lorsqu’il passe au rouge la liaison risque de lâcher à tout moment. Un autre indicateur est le débit en mégabits. Il est de 60 Mbps quand tout va bien. Si la liaison faiblit, il descend jusqu’à 0. La réduction du débit handicape assez peu la latence, il reste possible de piloter même quand le débit tombe à 1 Mbps ! Mais c’est le signe qu’il est urgent de rétablir de meilleures conditions de réception.

Enfin une barre jaune s’affiche en bas de l’écran quand la qualité de la liaison est fortement dégradée, signe qu’il est nécessaire de se rapprocher ou de réduire le nombre d’obstacles. Il m’a semblé que la liaison était plus efficace avec O4 par rapport au O3 en environnement dense (en sous-bois par exemple). Elle passe au rouge quand la situation est critique. Mais cette barre rouge indiquant à l’écran indiquant la liaison faible m’a semblé arriver plus tardivement, il faut donc agir vite quand elle apparait. D’autant que l’image à l’écran reste très correcte, même avec l’avertisseur rouge !

L’enregistrement du DVR

Si vous insérez une carte mémoire dans les Goggles 3, vous pouvez enregistrer le DVR du vol, tel qu’il apparait à l’écran. C’est-à-dire l’image en 1920 x 1080 pixels à 60 fps. L’affichage des OSD, celui de DJI et celui de l’OSD de Betaflight, est également enregistré. Parfait pour revoir le vol en vérifiant la tension de la batterie, la position GPS, la qualité des liaisons radio et vidéo. A noter que les images reçues dans le casque ne sont pas stabilisées.

Dans le casque, on trouve la fonction Vue caméra avant perte : elle donne accès aux dernières secondes de vidéo reçues, ce qui permet dans certains cas de faciliter les recherches d’un drone crashé.

L’enregistrement à bord du O4 Air Unit Pro

L’intérêt du O4 Air Unit Pro, c’est de pouvoir enregistrer les images à bord du drone, en haute qualité. Les séquences sont stockées sur une carte mémoire microSD (à vous d’en installer une), facile à insérer et retirer. Et si vous oubliez votre carte ? Le boitier dispose d’une mémoire intégrée de 4,46 Go, avec une capacité réelle de 4,2 Go. Cela offre environ 4 minutes d’enregistrement en 4K/60 ! Sympa, mais c’est moins que sur le O3 Air Unit…

Débit et nombre d’images par seconde ?

Le O4 Air Unit Pro permet de monter jusqu’à 130 Mbps pour stocker ses vidéos. Il filme en 4K (4:3) 3840 x 2880 de 30 à 60 fps. En 4K (16:9) 3840 x 2160, il grimpe jusqu’à 100 et 120 fps, ce qui permet d’envisager des ralentis sympas. Il filme aussi en 2,7K. Dommage que le O4 Air Unit Pro ne dispose pas de modes 24 et 25 images par seconde pour correspondre plus facilement à d’autres sources lors d’un montage.

Deux bons points !

Le premier ? Vous n’êtes pas obligé de retirer la carte mémoire pour accéder aux fichiers images. Il suffit de brancher le boitier avec un câble data USB-C vers USB sur un PC ou un Mac. Deux unités amovibles apparaissent : le contenu de la carte mémoire et celui de la mémoire intégrée !

Le second ? Comme sur l’Avata, l’USB-C suffit pour alimenter le boitier et copier les fichiers, pas besoin de brancher la Lipo du racer… et donc pas de risque de chauffe du boitier pendant le transfert des vidéos. Dommage en revanche : le connecteur USB-C et la trappe pour la carte mémoire se trouvent de part et d’autre du boitier, pas du même côté comme sur le O3 Air Unit.

Le FOV ?

Vous pouvez choisir le FOV de l’enregistrement à bord du O4 Air Unit Pro (mais pas sur le retour vidéo du casque). Normal propose un angle réduit, mais avec une correction des verticales. Large est un grand angle, qui convient pour la plupart des usages. Ultra large (155°) est un très grand angle parfait pour renforcer l’impression de vitesse à proximité du sol ou des obstacles, au prix d’une forte distorsion sur les bords de l’image. 

La qualité des images ?

Le capteur de la caméra du O4 Air Unit Pro est un CMOS 1/1.3’’ (à comparer avec le 1/1.7’’ du O3 Air Unit) : pas mal, on s’approche d’un capteur 1 pouce ! Le résultat proposé par l’O4 Air Unit Pro est très satisfaisant, avec des couleurs relevées sans être trop criardes, avec une netteté agréable qui ne se perd pas dans un piqué trop fort. Avec une bonne luminosité, les images sont agréables en laissant les réglages automatiques. 

Si la luminosité baisse, il est recommandé de passer en mode manuel pour éviter de revenir avec des images un peu floues. Il faut monter un peu en ISO et choisir une vitesse d’obturation qui offre une image dont la luminosité vous satisfait. Le O4 Air Unit Pro et sa caméra se débrouillent beaucoup mieux que le O3 en basse luminosité, on peut espérer revenir de vol avec des images peu bruitées… si les réglages sont efficaces. Je recommande aussi de figer la température des couleurs pour éviter qu’un champ passe du vert au jaune selon l’orientation de la caméra. 

Et en photo ?

C’est simple : le O4 Air Unit Pro ne permet de pas prendre des photos. A vrai dire, un drone FPV n’est pas vraiment prévu pour ça. Mais vous pouvez extraire des images de vos vidéos 4K pour obtenir des photos en 3840 x 2160 pixels (voire même 3840 x 2880).

La stabilisation de l’enregistrement à bord

Comme le O3 Air Unit et le O4 Air Unit, le O4 Air Unit Pro dispose d’un IMU, comprenant un gyroscope. Cette électronique, logée dans la caméra, fournit des données qui sont utilisées par le processeur intégré au O4 Air Unit Pro pour effectuer une stabilisation en temps réel de l’image. C’est la fonction RockSteady, en version 3.0.

En d’autres mots, si vous activez RockSteady, les images filmées et stockées sur le O4 Air Unit Pro (sur carte microSD ou mémoire intégrée) seront stabilisées. Donc agréables à regarder, même si vous pilotez de manière un peu agressive. Il n’y a pas de fonction HorizonSteady pour stabiliser les images de telle sorte qu’elles soient toujours à l’horizontale, même si le drone effectue un roll. Dommage, la fonction aurait été intéressante sur un Cinewhoop. Mais une stabilisation de cette sorte peut être obtenue avec Gyroflow (voir un peu plus loin).

La qualité de la stabilisation RockSteady

Elle est suffisante pour la plupart des usages. Elle adoucit les mouvements pour des séquences fluides, tout en conservant une belle dynamique lors d’un pilotage engagé. Elle est insuffisante pour adoucir suffisamment certaines images, notamment lorsqu’elles souffrent un effet Jello prononcé. La bonne nouvelle ? Il est possible de se passer de RockSteady !

Avec Gyroflow…

Régler la caméra sur un FOV Large (pour profiter du plein capteur) et désactiver RockSteady permet de disposer des données gyroscope dans le fichier vidéo. Pour quoi faire ? Pour injecter la vidéo dans un outil de post-production qui s’occupe de la stabilisation à la place de RockSteady. L’outil à privilégier, c’est Gyroflow (voir ici). Gratuit, open source, abouti, il est préréglé pour fonctionner avec l’O4 Air Unit Pro ! 

Il extrait automatiquement les données gyroscope et règle les paramètres de la lentille. En un clic, vous exportez une vidéo stabilisée. La force de cet outil ? Vous modifiez les réglages de la stabilisation à votre convenance, si vous le désirez, et selon vos besoins. Cela permet d’ajouter une stabilisation horizontale, et de limiter l’effet zoom d’une stabilisation agressive. Excellente initiative de DJI que d’ouvrir ses données à un logiciel tierce-partie !

A noter que le mode 4:3 en 3840 x 2880 pixels est parfait pour appliquer une stabilisation avec Gyroflow. Le petit extra de définition verticale permet aux algorithmes de couper l’image avec moins de dégâts. 

Taille des fichiers…

Le O4 Air Unit Pro limite la taille des fichiers à environ 3,5 Go, soit 4 minutes de vidéo (en 4K/60). Les enregistrements de vols un peu longs seront donc scindés en plusieurs fichiers. Aucun souci de raccord, même avec la stabilisation RockSteady activée, si vous les montez à la suite avec un logiciel spécialisé. Avec Gyroflow, si vous stabilisez chaque vidéo séparément, vous obtiendrez un saut dans l’image. Mais ce logiciel dispose de la fonction Merge, qui permet de regrouper plusieurs vidéos et leurs données gyro avant d’appliquer la stabilisation. Il suffit de faire un glisser-déposer des deux vidéos dans Gyroflow. Pensez à utiliser cette fonction si vous pratiquez des vols de plus de 4 minutes.  

La stabilisation, ça fonctionne…

… mais ne vous attendez pas à un miracle. Si votre drone FPV ne vole pas « proprement », s’il vibre beaucoup par exemple, les images ne seront pas stabilisées correctement. S’il souffre de Jello, vous aurez du Jello dans les images stabilisées. Il faudra vérifier sur la durée si le O4 Air Unit Pro est sujet, comme le O3, à des soucis de résonance capables de perturber la stabilisation. 

Pour éviter les soucis de stabilisation, il faut veiller à bien régler le et à isoler la caméra de la frame, par exemple avec des pièces en TPU. Les capteurs IMU se trouvent dans la caméra, c’est donc son installation qu’il faut particulièrement soigner.

Vous pouvez aussi ajouter un filtre ND si la luminosité est suffisante, cela permet souvent de réduire le Jello – cela passe par des réglages manuels. La bonne nouvelle ? Les filtre ND de l’Avata 2 sont compatibles avec le O4 Air Unit Pro Pro !

Une option permet de lancer automatiquement l’enregistrement vidéo au décollage. C’est pratique et ça permet de ne pas revenir bredouille d’un joli vol simplement parce qu’on a oublié de lancer l’enregistrement !

L’enregistrement s’arrête automatiquement lorsque les moteurs sont désarmés… mais la vidéo est en fait stoppée un tout petit peu avant. Or avec un racer, on désarme souvent au moment du contact avec le sol, parfois même avant pour éviter les rebonds de l’Airmode. Le résultat, c’est qu’il manque les tout derniers instants d’un vol. J’ai fini par désactiver cette fonction. Attention, l’enregistrement est lancé à l’armement des moteurs : cela ne fonctionne par conséquent que si vous avez branché le O4 Air Unit Pro sur un UART du contrôleur de vol. Si vous utilisez le boitier uniquement avec l’alimentation, il faudra lancer et stopper l’enregistrement vous-même.

La zone de sécurité ?

C’est un réglage du O4 Air Unit Pro qui n’était pas documenté dans le manuel dont je disposais. Cette fonction affiche un cadre, dont on choisir la taille et la position, sur le retour vidéo. Je suppose que cette zone de sécurité permet de matérialiser la zone qui sera conservée après stabilisation RockSteady ou Gyroflow, de quoi réussir un cadrage.

Le fichier des données .srt

Vous pouvez choisir, dans les réglages, de stocker les données de télémétrie dans un fichier .srt (sous-titres) qui accompagne les séquences enregistrées dans le boitier. Pour les visualiser en même temps que les vidéos, il faut un logiciel compatible avec les sous-titres, comme VLC par exemple. C’est intéressant puisqu’on obtient date, heure, latence et réglages caméra.

Réglage couleur Normal ou D-Log M

Vous pouvez laisser le O4 Air Unit Pro assurer la gestion des couleurs – elle est plutôt réaliste. Mais si vous souhaitez effectuer un travail sur la colorimétrie en post production, pour obtenir des effets différents ou intégrer vos images à d’autres sources, préférez filmer en D-Log M. Le résultat à l’écran est forcément décevant puisque les couleurs sont « flat », proches du gris, mais ce mode permet d’appliquer une colorimétrie de manière efficace avec un outil vidéo en post-production. Parfait pour des ambiances aux couleurs flashy, ou sombres avec beaucoup de contraste, ou rouges façon Mars. A noter que les images sont codées en 10 bits, que ce soit réglage couleur Normal ou D-Log M ! Voilà qui devrait vous éviter les moires dans les dégradés, ceux du ciel par exemple.

D-Log M (O4), c’est mieux ou moins bien que D-Cinelike (O3) ? Théoriquement, le D-Cinelike capture une gamme de couleur plus marge que D-Log M, mais ce dernier perçoit plus de détails ans les zones très exposées, sans le faire au détriment des zones plus sombres. En pratique ? Je ne suis pas assez versé dans l’art de la retouche colorimétrique pour vous répondre…

O4 Air Unit Pro, meilleur que GoPro ?

Non, le O4 Air Unit Pro n’est pas encore à la hauteur des dernières GoPro, lesquelles restent ce qui se fait de mieux pour des images à bord d’appareils de type racers petit format. Mais les amateurs de belles images pourront tout de même réaliser de superbes séquences avec le O4 Air Unit, pourvu qu’ils soient en mesure de soigner leur pilotage, de régler les paramètres de la caméra manuellement, de filmer en D-Log M pour jouer avec la colorimétrie à leur guise, d’utiliser des filtres à bon escient. Pour tous les autres, qui désirent simplement revenir de vols avec de beaux souvenirs sans se prendre le chou, le O4 Air Unit Pro suffit largement et permet de se passer d’une GoPro. Sympa pour économiser des grammes et gagner en autonomie !

La partie radiocommande

L’une des différences entre le système vidéo de DJI face à ses concurrents Walksnail et HDZero ? C’est que le protocole comprend aussi une partie radio. En d’autres mots, vous pouvez vous passer d’une radiocommande Crossfire, ExpressLRS, FrSky, Spektrum. En effet, la radiocommande 2 de DJI (avec les Goggles 2 et Goggles Integra) et la radiocommande 3 de DJI (avec les Goggles 3 et Goggles N3) fonctionnent directement avec le O4 Air Unit Pro ! Les avantages ? Ces deux radiocommandes sont compactes, avec des joysticks démontables, et compatibles avec d’autres appareils de DJI.

Les inconvénients ? 

Les radiocommandes 2 et 3 de DJI sont dépourvues d’écran et surtout de possibilités de réglages comme une radiocommande OpenTX, EdgeTX ou Spektrum. Seuls le réglage des modes 1/2/3 et le calibrage des joysticks est proposé, via le casque. Ce qui signifie que les réglages de la radio doivent être intégralement effectués sur Betaflight. Par ailleurs, tous les boutons de la radiocommande ne sont pas accessibles via Betaflight : les boutons Photo, On/off et la molette ne sont pas reconnus par Betaflight. Les deux interrupteurs à 3 positions le sont, en revanche, ainsi que Start/Stop, RTH.

Visionner les vols sur un smartphone ?

Les Goggles 2, Goggles Integra, Goggles 3 et Goggles N3 de DJI disposent d’une sortie USB-C qui permet de connecter, avec un câble OTG, un smartphone Android. L’écran du casque est dupliqué dans l’application DJI Fly, ce qui permet à un spectateur d’assister au vol, ou de diffuser l’image sur les réseaux sociaux. Il n’est pas possible de piloter avec le retour via le smartphone, la latence est trop élevée.

Goggles 2 vs Goggles 3, les différences ?

Selon DJI, la latence théorique la plus faible est obtenue avec les Goggles 3, puis les Goggles N3, puis les Goggles 2 et Integra. La meilleure portée théorique est obtenue avec les Goggles 3 et N3, puis les Goggles 2 et Integra. Enfin la largeur de la bande peut atteindre 60 MHz avec les Goggles 3 et N3, contre 40 MHz pour les Goggles 2 et Integra. 

DJI O4 Air Unit Pro et fréquences

Par défaut, le boitier DJI O4 Air Unit Pro gère automatiquement sa plage de fréquences, selon l’état de la bande radio, selon les variations d’occupation des fréquences pendant le vol. Bref, il optimise pour une liaison radio efficace… quand on vole seul. Avec une largeur de bande de 60 MHz, il n’y a qu’un seul canal disponible en mode CE. Mais quand on pilote à plusieurs, il permet de passer en choix manuel des largeurs de bandes et des plages de fréquences pour éviter les interférences. Si vous passez en mode FCC, vous obtenez plus de fréquences disponibles, 3 par exemple en 60 MHz… mais ce n’est pas légal en France.

Un mode Course permet d’aller plus loin encore. Il répond probablement aux critiques de pilotes en analogique qui se plaignent d’être perturbés par les O3 Air Unit (et sans doute aussi le O4 Air Unit Pro en mode radio automatique). Le principe du mode Course est de basculer sur les fréquences habituellement utilisées par racers, la Raceband imaginée par ImmersionRC, en réduisant la largeur de la bande.

Dans ce mode, les différents émetteurs radio limitent théoriquement le risque d’interférences. Ce mode Course, qui force les images en 4:3 1080p/100, permet aussi de réduire la latence, jusqu’à 15 millisecondes assure DJI. Ce qui est un peu pénible ? Sortir du mode Course ne rétablit pas le précédent réglage : l’image reste en 4:3 et 1080p.

Les racers que j’ai utilisés ?

J’ai monté le DJI O4 Air Unit Pro sur plusieurs drone FPV, de 5 pouces, de 4 pouces, de 3,5 pouces, et même de 2 pouces. C’est d’ailleurs avec le Pavo 20 Pro et le Darkstar20 que j’ai obtenu les meilleurs résultats. Le gain de poids par rapport au O3 Air Unit et sa caméra se ressent bien en vol. Pour monter le O4 Air Unit Pro dans le support au Pavo20, j’ai simplement coupé les 4 ergots de maintien du O3. La mise en place est alors facile, rapide et efficace… Sur d’autres appareils, il faudra passer par une revisite du support pour le DJI O4 Air Unit Pro : il est un peu trop large et en même trop fin pour ceux prévus pour le O3 Air Unit.

Sans connexion à un contrôleur de vol ?

Si vous utilisez le O4 Air Unit Pro uniquement en l’alimentant (2 fils), vous obtenez le retour vidéo dans le casque. Cela vous permet de le placer à bord de n’importe quel appareil volant… ou même roulant, voire flottant. Mais il faut veiller à ce qu’il soit très bien ventilé (surtout au sol) et à l’abri des projections d’eau. Dans cette configuration (branchement des 2 fils + et GND), la radiocommande de DJI n’est pas utilisable. Pour qu’elle le soit, il faut impérativement que le O4 Air Unit Pro soit branché à un contrôleur de vol flashé avec Betaflight (ou un équivalent) via un UART (RX+TX).

Vous pouvez déclencher l’enregistrement du DVR dans le casque par le menu du Haut. Par défaut, l’enregistrement sur le O4 Air Unit Pro ne démarrera pas : vous serez accueilli par un message d’erreur « Unité aérienne en basse puissance ». Pour y remédier, passez dans le menu Paramètres, puis Controles, et décochez la case « Mode basse puissance automatique de l’unité… ».

Les prix ?

Le O4 Air Unit Pro accompagné de sa caméra, des deux antennes et du câble est proposé à 250 € par DJI et ses revendeurs comme studioSPORT. Ce n’est pas donné, c’est le moins que je puisse dire, mais c’est le même prix que le O3 Air Unit à sa sortie !

En cas de crash, le composant le plus à risque est la caméra ! C’est elle qu’il faudra remplacer, et donc c’est son prix à l’unité qui importe vraiment. Elle est positionnée à 99 €. Et les autres composants ? Le boitier seul vaut 179 €, le câble de liaison avec le contrôleur de vol 9 €, l’antenne 19 €.

Les points forts ?

• Capteur 1/1.3’’
• L’épaisseur réduite
• Retour vidéo de qualité, en distance comme en pénétration
• Peu de macroblocks / pâtés de pixels
• Latence correcte même en liaison faible
• Qualité de l’image enregistrée à bord
• Enregistrement sur carte microSD
• L’enregistrement en 4K jusqu’à 120 fps
• Réglage de la puissance d’émission 
• Accès aux fichiers sur carte microSD et en mémoire via USB-C sans allumer le drone
• Stabilisation RockSteady
• Données gyro pour Gyroflow
• Compatibilité Radiocommande 2 et Radiocommande 3
• Compatibilité Goggles 2, Goggles Integra, Goggles 3, Goggles N3
• OSD Canvas et actif
• Enregistrement de l’OSD sur le DVR du casque
• Mode FCC activable très facilement
• Compatibilité des filtres de l’Avata 2
• Mode D-Log M et vidéos en 10 bits
• Possibilité de réglages manuels de la caméra
• La télémétrie en fichier .srt pour les fichiers HD
• Compatible 2S à 6S
• Branchement sans soudure avec les contrôleurs de vol récents
• Branchement immédiat sur une frame précédemment équipée en O3 Air Unit
• Sortie vidéo sur smartphone pour diffusion sur les réseaux sociaux

Les points faibles

• Le prix
• La taille un peu supérieure à celle du O3 Air Unit.
• Le poids (mais le gain est significatif par rapport au O3 Air Unit)
• La mémoire intégrée est de 4 Go seulement
• Nécessite une pointe fine pour l’appairage
• Durée de récupération de l’image après une perte de liaison
• Chauffe au sol
• Pas de stabilisation HorizonSteady
• Nécessité d’une frame « propre » pour une bonne stabilisation

Faut-il l’acheter ?

Le FPV Air Unit m’avait convaincu d’abandonner l’analogique, l’Avatar de Walksnail m’avait séduit avec son mode Canvas et sa compatibilité avec les nano racers 1S. Le O3 Air Unit m’a conforté dans mon choix d’équiper la quasi totalité de mes drones FPV de 2 pouces et plus en numérique. Avec le O4 Air Unit Pro, c’est tout simple : DJI entend couper l’herbe sous le pied de ses concurrents numériques (Walksnail et HDZero)…

Pour y parvenir, le O4 Air Unit Pro offre de nombreuses petites améliorations vraiment agréables pour préparer une intégration dans une frame, comme la sensibilité en faible luminosité, le mode D-Log M, l’épaisseur et le poids réduits… Notons aussi un effort de compatibilité avec d’anciens casques et radiocommandes – ce n’est pas toujours le cas chez DJI. Au final, le O4 Air Unit Pro ne constitue pas une révolution, mais Il a le mérite de consolider le système de retour vidéo temps réel de DJI et de le rendre terriblement efficace…

D’autres photos

O3 Air Unit vs O4 Air Unit Pro