DJI Goggles N3, le test d’un casque FPV numérique à prix léger
Avec les Goggles N3, DJI entend sans doute apporter une réponse à ceux qui qui n’ont pas adopté le FPV numérique en raison du prix du casque, du masque ou des lunettes d’immersion. En effet, face à d’autres casques comme le Goggles 3 positionné autour de 650 €, le Goggles N3 est beaucoup moins coûteux : il est commercialisé à 269 € !
Quels ont été les compromis décidés par DJI pour réduire les coûts ? Réponse dans cette chronique. Notez que le casque Goggles N3 m’a été prêté par DJI. Comme d’habitude, dites-moi si vous pensez que la pratique a influencé mon jugement.
Tour du propriétaire
Le casque Goggles N3 est plus imposant que les Goggles 3, Integra, à peu près semblable aux Goggles 2, V2 et V1. Son poids est de 535,9 grammes et il mesure 19,5 x 16,5 x 10,5 cm. Tout est intégré : le casque est équipé d’une sangle pour le porter sur la tête, d’une batterie fixée dans la sangle à l’arrière pour équilibrer les masses, et d’un câble d’alimentation fixe entre la batterie et le casque.
Le prix a beau être léger, les matériaux utilisés pour le casque sont plutôt de bonne qualité, avec une sensation de résistant.
Sur la partie supérieure, on trouve un connecteur USB-C pour la recharge de la batterie et la connexion à un smartphone ou un ordi, ainsi qu’une fente pour insérer une carte mémoire de type microSD.
Il y a un mini joystick à 5 directions (avant, arrière, gauche, droite, enfoncé) et un bouton libellé « Back ». On y trouve aussi deux antennes, plates et non amovibles, mais repliables (comme sur les Goggles Integra).
Sur la façade droite, il y a le bouton d’allumage. Comme d’habitude, une pression indique l’état de la batterie. Pas de barre ni de multiples LED, le bouton allumé en vert indique que la batterie est entre 40 et 100 %. Jaune, elle est entre 11 et 39 % (la recharge est nécessaire). Rouge, elle est entre 1 et 10 % (la recharge est indispensable).
Une pression courte puis une pression longue sur ce bouton allument le casque, façon DJI. La manipulation, est la même pour l’éteindre.
Sur la partie gauche du casque court un câble : il est fixe et sert à connecter la batterie au casque. La batterie est équipée d’une molette qui permet de régler la longueur du bandeau. C’est une méthode déjà utilisée avec les Goggles 3 et Intégra, plutôt efficace.
Il y a, sur le haut du casque et la batterie, un arceau pour ajouter un éventuel bandeau supplémentaire – mais je n’en ai pas ressenti le besoin.
Rembourrage
DJI, à l’évidence, a écouté les critiques des utilisateurs qui avaient du mal à poser leur visage correctement sur la partie rembourrée du casque. La conception du Goggle N3 fonctionne parfaitement avec ma morphologie, alors que les précédents casques ne m’ont pas satisfait.
Il y a tout de même un peu de lumière parasite qui pénètre dans le casque par le bas, c’est dommage. Il y aussi une petite pression sur le nez, mais elle est raisonnable (et varie bien sûr selon chacun). L’usage d’une mousse souple et qui couvre bien les côtés, en plus d’une sorte de voile en caoutchouc autour du nez, offre un peu de confort.
Si le casque ne correspond pas à votre morphologie (parce que nous sommes tous différents), il y a un espoir : la mousse peut être retirée facilement. Elle est fixée avec des clips. DJI et des accessoiristes pourront ainsi proposer des mousses alternatives !
Le cache pour les lentilles
DJI fournit un cache pour protéger les lentilles, en mousse avec un ergot pour les retirer facilement. Il sert bien sûr à éviter de salir ou rayer les lentilles, mais sa principale fonction est d’éviter que les rayons du soleil n’endommagent l’écran.
Car comme avec tous les dispositifs de type casque, masque et lunettes FPV, l’exposition directe au soleil, même très courte, « brûle » l’écran. Le résultat, ce sont des taches à l’écran, plus ou moins grandes, toujours définitives et irréparables (à moins de remplacer l’écran) et souvent perturbantes. Soyez attentif à toujours manipuler votre casque en évitant l’exposition au soleil, y compris par reflet.
L’autonomie du casque ?
DJI promet « 2,7 heures ». A l’usage, le casque a tenu 2h30. C’est plutôt correct. Si vous envisagez des séances de vol plus longues que ces 2h30, sachez qu’il est possible d’alimenter le casque en USB-C pendant son utilisation. Mais ce n’est pas pratique, puisque la prise USB-C se trouve sur le haut à l’avant.
Ce casque est tout de même plus lourd que les précédents : au bout de 2h30 de vol, on sent bien les grammes supplémentaires. On a tendance à retirer le casque pour faire une pause entre 2 batteries. Il est également plus imposant pour le transport qu’un Goggles 3.
A l’allumage ?
La première bonne nouvelle, c’est que l’impression est celle d’un écran géant, avec le FOV de 54°. On a vraiment l’impression d’être assis au premier rang d’un cinéma. La seconde bonne nouvelle, c’est qu’on voit parfaitement les coins de l’écran – ce qui n’était pas toujours le cas avec les précédents casques de DJI.
La mauvaise nouvelle ? C’est que les bords de l’image sont incurvés, vers l’intérieur. C’est un peu surprenant, pas vraiment agréable, mais cela ne constitue pas un handicap pour piloter. Cette particularité est sans doute due à l’écran unique de taille 3,5 pouces et de définition 1920 x 1080p vu au travers de deux lentilles grossissantes.
Les réglages physiques du casque ?
C’est tout simple : il n’y en a pas. Pas de réglage de l’écartement interpupillaire – il n’y en a pas vraiment besoin puisqu’il n’y a qu’un écran. Il n’y a pas non plus de réglage de dioptrie. C’est gênant si vous ne voyez correctement qu’avec des lunettes de correction. Cela dit, le casque est conçu de telle sorte que vous puissiez conserver vos lunettes sur le nez ! A moins qu’elles ne soient très grandes, elles tiennent à l’intérieur de la mousse.
Un conseil ? Si vous utilisez plusieurs types de verres en fonction de la distance, la correction à utiliser est celle pour la vision de loin. Notez que les lunettes à verres progressifs ne sont pas adaptées : la partie haute sera nette, mais pas la partie basse. Espérons que des accessoiristes trouveront un moyen d’ajouter des verres de correction.
La compatibilité ?
C’est la grande déception que j’ai éprouvée en essayant ce casque ! Il n’est compatible qu’avec le Neo et l’Avata 2. C’est terriblement frustrant, puisque l’usage de la technologie O4 devrait théoriquement permettre la compatibilité avec le Air 3, le Air 3S et le Mini 4 Pro. On attend d’ailleurs de ce casque qu’il soit aussi compatible avec le boitier DJI O3 pour les drones FPV !
Mais les voies du marketing de DJI sont impénétrables : je n’ai aucune information sur d’éventuelles futures compatibilités avec des produits existants… ou futurs. Et ça, c’est décevant.
Les sensations en vol
J’ai bien beaucoup apprécié le grand écran des Goggles N3 et la netteté de l’intégralité de l’écran, y compris et surtout les parties avec les informations de télémétrie. Malgré le grand angle, je n’ai pas éprouvé de gêne ni de tournis, y compris en volant de manière agressive avec l’Avata 2. Son taux de rafraichissement est de 60 Hz (à comparer aux 100 Hz des Goggles 3, Goggles Integra, Goggles 2). Je n’ai pas ressenti ce taux plus faible en vol.
DJI promet une latence de 31 millisecondes avec l’Avata 2 et 58 millisecondes avec le Neo. Pour ma part, j’ai mesuré la latence à 100 millisecondes en moyenne avec le Neo, avec des variations entre 50 et 110 millisecondes. C’est un peu trop, mais cela se ressent finalement peu avec le Neo. Ce serait sans doute plus critique si le casque était compatible avec le DJI O3… mais peu importe puisqu’il ne l’est pas à ce jour. Le débit est de 50 Mbps avec le Neo et 60 Mbps avec l’Avata 2.
Goggles N3 vs Goggles 3 ?
Avec les Goggles N3, j’ai perçu des images avec des couleurs un peu plus ternes qu’avec les Goggles 3. La pénétration est également un peu moins bonne, des pâtés de pixels apparaissent parfois à l’écran. Je n’ai pas fait de test de portée maximale – à toutes fins utiles, la portée maximale… est la vue directe du drone par l’observateur qui se trouve à vos côtés. En revanche, voir les coins de l’écran parfaitement nets sur les Goggles N3 par rapport aux Goggles 3, c’est vraiment sympa.
Les fonctions intégrées
Le casque Goggles N3 reprend une partie des fonctions des précédents modèles. Il permet de régler la luminosité, d’utiliser la fonction headtracking pour gérer la direction la caméra avec les mouvements de la tête, le pilotage de l’interface avec RC Motion 3 utilisé en pointeur. Il donne aussi accès aux fonctions Acro simplifié, qui sont des pirouettes automatisées. D’ailleurs, il propose une fonction, Power Loop… mais uniquement sur l’Avata 2, pas sur le Neo. Mais une « vraie » power loop, c’est un looping pratiqué en traversant une structure. Là, il s’agit d’un simple looping automatisé.
Très pratique en hiver, le casque Goggle N3 propose le désembuage avec un ventilateur. Il est également possible d’obtenir une recopie de l’écran sur un smartphone avec DJI Fly, connecté en USB-C. Enfin le casque est compatible avec certaines vidéos 360°, à copier sur une carte microSD – le visionnage est agréable avec l’aide du headtracking.
Ce qui manque sur ce casque par rapport aux précédents modèles ? C’est la caméra extérieure. A vrai dire, ce n’est pas gênant, c’est une fonction très gadget. Il n’y a pas d’entrée A/V pour une compatibilité avec des matériels analogiques. Il ne permet pas non plus d’utiliser le simulateur de vol de DJI. Et pas de connexion sans fil à DJI Fly pour le retour vidéo.
Il n’y a pas de connecteur HDMI. En revanche, DJI assure que les Goggles N3 sont compatibles avec la radiocommande DJI RC Pro qui, elle, permet une sortie en HDMI – mais je n’en dispose pas pour faire l’essai.
Faut-il acheter le casque Goggles N3 ?
Si vous n’avez ni Neo ni Avata 2, passez votre chemin car à ce jour, le casque n’est pas compatible avec votre drone. Je mentionnerai d’éventuelles futures compatibilités sur cette page récapitulative. Eventuelles futures compatibilités qui pourraient rendre ce casque plus intéressant qu’il ne l’est pour le moment.
Si vous disposez d’un Avata 2, vous êtes sans doute déjà équipé d’un casque, et vous n’avez pas besoin des Goggles N3. A moins de vouloir absolument un casque FPV de spare « au cas où ».
Si vous disposez d’un Neo ou si vous comptez acquérir un Neo, le casque Goggles N3 est un excellent choix qui permet de profiter de cet appareil en FPV à un prix relativement léger. Il faut simplement s’accommoder d’un casque un peu lourd, un peu encombrant à transporter, et un peu moins performant en portée (que le Goggles 3)… ce qui explique le prix réduit. Le casque seul est positionné à 269 €. Si vous disposez déjà d’un Neo, n’oubliez pas qu’il faut aussi ajouter un RC Motion 3 (89 €) ou une radiocommande 3 DJI FPV (149 €). Notez que la radiocommande RC-N3 n’est pas compatible avec le casque Goggles N3.
Si vous n’avez pas encore de Neo, le bundle Motion Fly More DJI Neo est intéressant : il propose le Neo, le casque Goggle N3, le RC Motion 3, 3 batteries et leur station de charge, pour 529 €.
Une « etape » interessante avant d’arriver à un systeme autorisant une compatibilité aussi large que possible avec l’ensemble des systemes utilisant un casque y compris la VR.
Le ticket d’entré pour entrer dans le monde du FPV commence à devenir intéressant, je suis pas loin de craquer.
@ Florent : Si tu veux FPViser avec un Neo ou un Avata 2, oui, c’est clairement un bon compromis pour réduire la facture.
Merci pour le test Fred !
Comme mon VDD, je commence à m’intéresser de prêt au FPV numérique… Le Dji Neo en combo dont tu fais mention en fin de test pourrait bien être mon futur achat modelisme ! 👍
@ Robi : C’est un pack intéressant, surtout que tu peux le faire évoluer avec une radiocommande plus classique que le RC Motion.
@Fred : carrément, c’est ce que je me dis aussi 😉
Je vais essayer de me séparer de mon Anafi pour sauter le pas (si j’arrive à le vendre).
@ Robi : Garde-le, ça reste une excellente machine…
@Fred : vu le prix de revente possible (à priori), ça peut être une sage décision et je pense que je vais suivre tes conseils. 😉
Hello, bonne nouvelle pour les vieux… pour des raisons que j’explique mal, pas besoin de lunettes, alors qu’elles me sont indispensables pour lire…
J’ai cherché, mais trouvé d’infos nul part …
Merci pour le test!