200 sites historiques en Ecosse utilisent une plateforme pour gérer les autorisations de vol pour les touristes (mais c’est payant)
Décoller depuis une propriété pour filmer l’un des sites historiques en Ecosse, c’était déjà possible, mais il fallait déposer une demande adressée au gestionnaire de chaque monument.
Désormais les pilotes qui désirent opérer leur drone n’ont plus à effectuer des démarches complexes, du moins pour certains spots. La plupart des châteaux écossais, leurs fantômes y compris, font partie des 200 sites pris en charge.
La solution pour ces 200 sites historiques ?
Le dépôt d’une demande d’autorisation de décollage et atterrissage sur l’un des sites du Historic Environment Scotland est centralisé sur la plateforme d’Altitude Angel. Cet opérateur est un fournisseur de logiciels et des services UTM et U-Space. En d’autres mots, il est habilité à la gestion du trafic aérien appliqué aux drones.
Historic Environment Scotland est quant à lui le principal organisme en charge de la promotion du patrimoine, de la culture et de la protection de l’environnement en Ecosse.
Comment ça fonctionne ?
En indiquant leur lieu de vol, sur l’app Drone Assist ou la carte en ligne dronesafetymap.com, les opérateurs de drones sont prévenus lorsqu’ils envisagent de décoller depuis l’un des sites gérés par Altitude Angel. Il faut préparer quelques documents pour déposer la demande d’autorisation :
- Une gestion du risque, qui est constituée d’une carte indiquant les positions de décollage et atterrissage, les zones survolées, la position des observateurs du vol. Le tout est géré directement depuis les outils de cartographie d’Altitude Angel (vous n’avez pas besoin de fournir des cartes et des schémas vous-même).
- Une preuve d’assurance à hauteur de 5 millions de livres.
- Le Operator ID (équivalent au numéro d’exploitant UAS en Europe).
- Le Flyer ID, qui s’obtient en passant un examen en ligne (équivalent à l’examen catégorie Ouverte A1/A3 en Europe).
Un bon point : l’interface est proposée en français !
Et ensuite ?
Historic Environment Scotland s’engage à donner une suite à votre demande dans les 5 jours ouvrés, qu’elle soit positive ou négative. Si elle est acceptée, il faut payer une taxe de 20 livres anglaises (soit environ 24 €).
Attention, ce service ne permet d’opérer qu’à finalité de loisir ! Pour utiliser les vols et les images dans un but professionnel, il faut contacter Historic Environment Scotland par email.
Et en France ?
Plusieurs sites historiques français interdisent les vols avec force de panneaux et d’explications sur leurs sites web. La plupart du temps, ces sites ne sont pas interdits de survol par la réglementation. La subtilité, c’est que leurs propriétaires ne permettent pas les décollages et atterrissages depuis le site. Ils en ont le droit puisqu’il s’agit d’une propriété privée.
C’est le cas du fort de la Latte, par exemple. D’ailleurs le site web de cet endroit mêle les explications génériques sur la réglementation et celles qui concernent vraiment le lieu, dans un discours anxiogène dont le but est de dissuader le tout-venant.
Au fort de la Latte et sur les autres spots semblables, il faut donc décoller hors de la propriété pour venir survoler le site. C’est possible, sous réserve bien sûr de ne pas enfreindre plusieurs points réglementaires.
Il y a par exemple les obligations de vol en vue directe du pilote (ou de son observateur), de veiller à ne pas « entraver l’exercice du droit du propriétaire », de respecter le droit à la vie privée, de respecter les distances minimales aux personnes et aux zones résidentielles, commerciales, industrielles et récréatives imposées à certains drones, de ne jamais survoler de rassemblements de personnes… Si vous êtes perdu, vous pouvez relire tranquillement le point 20 de ce texte.
Une autorisation de ce type en France ?
Une autorisation telle que celle délivrée en Ecosse pourrait officialiser les vols pour un usage loisir, en réduire la fréquence (parce que c’est payant). Mais il serait dérangeant d’accepter une nouvelle taxe, d’autant que sa valeur ajoutée assez faible. Et il serait par ailleurs difficilement acceptable de voir des pilotes évoluer sans autorisation (et sans s’être acquittés de leur taxe) sans pour autant être inquiétés.
Intéressant.
Personnellement, j’espère que ça ne préfigure pas l’avenir du drone de loisir…
En plus de tout ce qui est développé dans l’article, il y a aussi le délai rédhibitoire… 5 jours ouvrés… sérieusement ?
Je ne sais pas vous, mais moi, je planifie aussi mes vols, y-compris parfois le point de décollage, selon la météo, donc la veille (+ autres paramètres familiaux quand je suis en vacances en famille). En ce qui me concerne, il n’est pas envisageable d’anticiper ma demande 5 jours à l’avance.
D’ailleurs, l’autorisation est valide pour quelle durée ?
Olivier
@Fred une assurance loisir à hauteur de 5 millions de livres (plus de 6 millions d’€) c’est assez peu courant en assurance loisir
Hahaha, je me voyais déjà planifier un road trip de ouf.
Je viens de vérifier, mon assurance responsabilité civile ici en Allemagne que je paye 5€/mois couvre les dégâts à hauteur de 20 000 €. 🥲
(Et je sais pas encore si ça couvre le drone de loisir…)