Jeux Olympiques 2024 : un drone canadien a espionné l’équipe de foot néo-zélandaise à Saint-Etienne
Le premier match de football féminin des Jeux Olympiques verra s’affronter le Canada et la Nouvelle-Zélande jeudi 25 juillet 2024. Pourtant les hostilités ont débuté avant l’heure, avec l’incident du « drone canadien »…
Dans un communiqué du 23 juillet, le Comité Olympique néo-zélandais (NZOC) a indiqué qu’un drone avait survolé une séance d’entrainement des footballeuses, dans le stade Auguste Dury à Saint-Etienne. Les membres de l’équipe ont signalé l’incident à la police qui a procédé à l’arrestation du télépilote. Le NZOC s’appuie sur l’article 7 du Code d’éthique du Comité International Olympique (CIO), qui impose que « les parties olympiques s’engagent à combattre toute forme de tricherie et continuent à prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer l’intégrité des compétitions sportives ».
Un autre communiqué, celui du Comité Olympique canadien (COC) publié le 24 juillet 2024, donne plus de détails. Le pilote était Joseph Lombardi, un « analyste non accrédité de Canada Soccer », que le Comité Olympique canadien a prévu de renvoyer au Canada. Même punition pour l’entraineur adjointe, dont dépendait le pilote.
L’entraineur-chef de l’équipe nationale canadienne a décidé de se retirer pour le match Canada vs Nouvelle-Zélande, et a officiellement présenté ses excuses aux néo-zélandaises. Enfin le COC a décidé que « le personnel de Canada Soccer suivra une formation obligatoire en matière d’éthique ».
Le vol du drone canadien était-il autorisé ?
Non. Le stade Auguste Dury à Saint-Etienne est en agglomération, le vol du drone n’était pas autorisé. Il est difficile de savoir si d’autres infractions pouvaient être retenues en l’absence d’informations sur le type de drone utilisé et le plan de vol.
Le parquet de Saint-Etienne a indiqué que le télépilote « jugé mercredi [24 juillet 2024] après-midi dans le cadre d’une audience de comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC), a accepté sa condamnation » à 8 mois de prison avec sursis et la confiscation du drone ainsi que d’appareils électroniques. Il a indiqué aussi que le télépilote avait pratiqué un vol semblable le 19 juillet au-dessus du stade Michon à Saint-Etienne, toujours pendant l’entrainement des néo-zélandaises.
Ce qu’on en retiendra ?
Ce ne sera pas l’interdiction de vol en drone à cet endroit, qui par ailleurs n’est pas en lien avec les interdictions spécialement prononcées pour les Jeux Olympiques à Paris et Marseille ! Ce sera la volonté d’espionnage d’une équipe adverse pendant un entrainement avec l’aide de nouvelles technologies.
Martin Leclerc, de Radio Canada, a exprimé son étonnement en constatant que l’incident a eu peu de conséquences pour les responsables de l’équipe canadienne. Pourtant les vols répétés du télépilote avaient peu de chances de constituer une initiative personnelle destinée à son propre usage : sa fiche sur Canada Soccer le crédite comme coach de l’équipe féminine dès 2012, il était donc proche des officiels canadiens.
Sources : NZOC, COC, Radio Canada