iFlight ProTek R25, le test d’un mini Cinewhoop

La gamme ProTek était constituée des modèles 25, 25 Pusher, 35, et 60. Les deux nouveaux venus sont les modèles ProTek R20 et R25. C’est ce dernier que j’ai acheté, en version avec un retour vidéo numérique. Comment le différencier au premier coup d’oeil du ProTek 25 original ? Les protections d’hélices sont plus rondes, à la différences de celles hexagonales des précédents modèles. Le R25 est uniquement proposé avec des moteurs orientés de manière classique, vers le haut, et il n’y a (à ce jour) pas de version Pusher. En revanche, il est proposé en version analogique et numérique. 

Je me suis essayé aux deux versions… 

…mais ce n’était pas prévu. J’ai commandé la version numérique directement sur le site de iFlight, et j’ai reçu… la version analogique ! Plutôt que de tout renvoyer, le service clientèle de iFlight m’a proposé de ne renvoyer que l’équipement numérique, charge à moi de l’installer. J’ai reçu le boitier Vista et une caméra Polar Pro quelques jours plus tard, avec en bonus quelques paires d’hélices et un avoir de $50 – sympa mais j’ai payé une vingtaine d’euros de taxes et  frais de dossier chez Fedex sur cet envoi ! Je m’étais préparé à devoir déssouder l’émetteur vidéo analogique et souder le boitier Vista, alors que j’avais choisi un modèle BnF, prêt à l’emploi, justement pour éviter cela. La bonne surprise ? J’ai laissé le fer à souder dans sa boite ! Je vous décrit tout cela dans cette chronique…

La vidéo

Tour du propriétaire

Le coeur du ProTek R25 est un contrôleur de vol Whoop F4 V1.1 AIO flashé avec Betaflight 4.3.0, doté d’une Blackbox de 16 Mo et d’un condensateur. Il comprend un ESC 4 en 1 de 20A BLheli_S. L’appareil repose sur une structure en carbone faite d’une baseplate sur laquelle sont fixés l’électronique et les moteurs, et une topplate carbone qui coiffe le tout. Elles sont reliées par des entretoises pour une épaisseur de 2,3 cm, et des parties en impression 3D qui protègent l’intérieur. Des pièces en TPU sous les moteurs permettent d’amortir une partie des vibrations. Les protections d’hélices sont en plastique souple.

Plutôt bien pensé

Le connecteur microUSB du contrôleur de vol est accessible sous l’appareil, très facilement. Une pièce en TPU maintient la caméra en place, une autre à l’arrière fixe l’antenne vidéo. Les câbles des moteurs sont maintenus de manière « propre » avec des gaines transparentes. Pour accéder à l’électronique, il suffit de retirer les 6 vis de la topplate. La bonne nouvelle ? Pour passer de l’équipement vidéo analogique au numérique, il suffit de débrancher des connecteurs ! Il n’y a strictement rien à souder. J’ai simplement veillé à ajouter un peu de mousse sous et sur le boitier Vista de Caddx pour l’isoler du contrôleur de vol et de la structure carbone, tous deux potentiellement conducteurs. Le boitier Vista tient à l’intérieur de la structure, ajourée pour l’aération.

Pour du 4S  

La batterie est prévue pour être fixée sur le dessus de l’appareil, sur la longueur. iFlight fournit deux straps Velcro. Le constructeur recommande des batteries 3S et 4S de 650 à 850 mAh avec une prise XT30. Les moteurs sont des brushless Xing 1404 à 4600KV pour des hélices tripales 2,5 pouces Nazgul 2525, façon Bullnose (avec les extrémités des pales larges). Le sens de rotation est de type « props out », inversé par rapport à celui par défaut dans Betaflight. Le poids de l’appareil, avec l’équipement numérique (Vista et caméra Polar Pro) et un support pour caméras GoPro, sans la batterie, est de 153 grammes. Il passe à 235 grammes avec une LiPo 4S 650 mAh 70C de CNHL. Il passe de peu la barre des 250 grammes avec une LiPo 4S 850 mAh.

Les réglages ?

iFlight s’est occupé de tous les réglages complexes, notamment les PID. Il ne reste plus qu’à gérer l’activation des modes de vol, du Flip Over After Crash, et de réaliser l’appairage avec la radiocommande. Le ProTek R25 que j’ai acheté était livré avec un récepteur radio ELRS 2,4 GHz. Je l’ai flashé via WiFi sans difficulté avec l’outil de ExpressLRS, et utilisé avec une radiocommande BetaFPV LiteRadio 3 avec un boitier externe ELRS 2,4 GHz.

Le comportement en vol ?

Il est le même pour la version analogique que pour la version numérique, malgré quelques grammes en plus pour cette dernière. Le vol est « verrouillé » avec des PID réglés de manière très efficace. Même en mode Acro, il reste comme sur un rail quand vous n’agissez pas sur les commandes, ce qui permet de réaliser de belles lignes. Avec une LiPo 4S 650 mAh 70C, il est plutôt puissant, de manière surprenante par rapport à sa petite taille. Il monte vite, vole vite… mais descend assez vite aussi. Attention aux fortes remises de gaz pour redresser, l’appareil part parfois en yaw washout lorsqu’il porte une caméra. Le son des hélices est relativement discret. Peut-on réaliser des figures de voltige ? Oui, pour les plus simples, mais ce n’est pas la vocation de cet appareil.

Oui mais…

J’ai noté que le ProTek R25 produit souvent des parasites Jello. Peu en intérieur, mais le phénomène est très visible avec un peu de vent. Pour le pilotage, ça ne pose pas de problème. Mais si vous installez une caméra HD à bord, l’image ne sera pas agréable. La stabilisation numérique avancée des caméras GoPro (naked), GO 2 d’Insta360, Action 2 de DJI ou d’autres modèles avec l’aide de Gyroflow et des données de la Blackbox ne corrige pas le souci : les images sont stabilisées, mais pas dépourvues de Jello. 

La solution ?

J’ai vérifié toute la visserie, les hélices, les protections d’hélices, les paramètres de Betaflight : rien n’a permis de réduire les vibrations parasites. J’ai installé des hélices plus fines de 4, 5 et 6 pales : mauvaise idée, les moteurs chauffent beaucoup trop ! La seule solution ? Adopter un filtre ND pour obtenir des images avec un flou suffisant pour gommer le Jello. Cette solution a fonctionné avec une GO 2 et une Action 2, y compris par jours de vent assez soutenu, mais pas avec la Thumb de RunCam. Au final, j’ai tout de même réussi à obtenir des séquences vidéo sympas en extérieur même avec du vent. Pourtant étudier les rushs attentivement permet de voir des ondulations dans les flous de vitesse, signe que le Jello est toujours présent, mais simplement réduit.

Les points faibles

Outre le Jello dont je vous ai déjà parlé, le contrôleur de vol n’offre que 2 UART qui sont utilisés, aussi bien en analogique qu’en numérique pour la réception radio et le retour vidéo. Les protections d’hélices ont le mérite d’exister, mais elles sont particulièrement flexibles. Si vous touchez un obstacle un peu fort, elles se déforment jusqu’à stopper les hélices (c’est la chute), voire les casser ! J’ai aussi noté que les moteurs chauffent beaucoup. Ce n’est pas un souci pour les vols rapides en extérieur, le flux d’air régule la température. Mais si vous volez en intérieur, avec beaucoup de stationnaires, dans un environnement chaud et avec une caméra HD un peu lourde, il faudra être prudent. A noter que les hélices dépassent légèrement du haut des protections, elles sont assez vite endommagées si vous utilisez la fonction de retournement Flip Over After Crash. 

Faut-il l’acheter ?

Pourquoi pas. Le ProTek R25 est très agréable à piloter, il permet de se faufiler dans de tout petits trous, de viser avec précision, de donner des coups de gaz quand il y a besoin de le faire, de voler haut à la demande, et de porter des caméra assez lourdes comme la Action 2 de DJI (et sa mâchoire magnétique compatible support GoPro). Mais il souffre de pas mal de vibrations de type Jello, que je n’ai pas réussi à corriger autrement qu’avec des filtres ND. Dommage ! Le ProTek R25 analogique est proposé à $200 directement chez iFlight (sans le port, sans les taxes), et à $310 en version numérique. Les deux sont équipés en ExpressLRS 2,4 GHz.

D’autres photos

2 commentaires sur “iFlight ProTek R25, le test d’un mini Cinewhoop

  1. Hello Fred,
    Quelle est cette camera sur les photos. Je reconnais bien la DJI action, mais l’autre ?

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