Probable collision entre un drone et un avion au Québec

Le ministre fédéral des Transports du Canada, Marc Garneau, a fait état d’une collision le 12 octobre 2017 entre un drone de petite taille et un avion de la compagnie Skyjet, lors d’une conférence de presse à Montréal. « Les dommages sont minimaux », a-t-il expliqué, « mais ils aurait pu être bien plus importants si l’impact avait eu lieu avec le cockpit ou les moteurs ». Une enquête a été ouverte par Transport Canada, en collaboration avec les services de police de Québec, avec le support de Skyjet. Le Bureau de la Sécurité des Transports du Canada (BST) n’a pas encore indiqué s’il diligentait une enquête.

Les détails

En provenance de Rouyn-Noranda, l’avion, un King Air de Skyjet qui transportait 8 passagers, était en approche de l’aéroport Jean Lesage de Québec. L’incident a eu lieu à 17h55, à une hauteur de 450 mètres environ, au-dessus de l’autoroute Laurentienne (73) et d’un quartier résidentiel. L’impact a touché l’aile droite de l’avion. Le pilote a pu poser son appareil sans encombre. « Ceci n’aurait pas du arriver », a ajouté Marc Garneau, « ce drone n’aurait pas du se trouver là, et il est important d’insister sur le fait que les avions sont particulièrement vulnérables quand ils sont en approche finale ».

Rappel à la loi

Marc Garneau a ajouté : « Bien que la grande majorité des gens utilisent leurs drones de façon responsable, c’est justement le risque lié à ce genre d’incident qui m’a poussé à prendre des mesures de sécurité d’urgence limitant les zones de vol des drones utilisés à des fins récréatives. J’aimerais rappeler aux utilisateurs qu’il est extrêmement dangereux de compromettre la sécurité d’un aéronef. Il s’agit en fait d’une infraction grave. Toute personne qui enfreint la réglementation risque des amendes pouvant atteindre 25 000 $ ou une peine d’emprisonnement, ou les deux. Ces sanctions s’appliquent aux drones de toutes tailles et à tous les types d’utilisation. »

Les conséquences ?

Sans rapport direct avec cet incident, une réglementation plus contraignante sera présentée début 2018 au Canada, avec un âge minimum pour piloter, l’obligation de passer un test pour vérifier que la loi est comprise, et un enregistrement des appareils. Ce sont des mesures similaires à celles prises en France et attente de décrets d’application. Il est possible que l’incident conduise les autorités à accélérer la mise en place de la nouvelle réglementation au Canada. Ce fait-divers permettra sans doute à DJI de faciliter l’adoption de son système d’identification à courte distance AeroScope, pour assurer la sécurité de zones sensibles (voir ici).

Source : Transports Canada
Crédits photos : Skyjet Canada

Approach track of flight SJ512 (source Flightaware.com) with circled approximate location of collision

20 commentaires sur “Probable collision entre un drone et un avion au Québec

  1. Qu’est ce qu’un « un drone de petite taille » pour les autorités? ça doit être bien différent de ce que j’imagine de mon coté.

  2. par contre, un immense chapeau bas pour « Bien que la grande majorité des pilotes de drones volent de manière responsable, ce sont des incidents comme celui-ci […] » qui montrent bien qu’ils font la part des choses. Y’a quand même un monde entre nous, enfin un océan…

  3. La grande question, c’est: est-ce que le drone à 450m d’altitude avait des plumes noires ou des plumes blanches? Il faut punir d’emprisonnement les drones à plumes qui souillent nos Églises et nos mairies et qui ni respectent pas la réglementation locale!

  4. N’ayant pas sous les yeux les cartes aéronautiques de la région, je ne saurais pas dire si le point d’impact se trouvait à l’intérieur du périmètre de la CTR (c’est probable), mais en termes de hauteur, les 450 m se situent clairement sous le plafond protégé de telles zones dont la limite inférieure, il est bon de le rappeler, est le sol. Une rapide recherche dans Google Maps montre que l’incident s’est produit à 13 km de l’aérodrome, mais parfaitement dans l’axe des pistes. Cette distance horizontale de 13 km pourrait laisser penser aux néophytes que l’on est à l’abri de tout problème. Cette expérience démontre qu’il n’en est rien. Qu’on se le dise.

    https://www.google.fr/maps/place/A%C3%A9roport+international+Jean-Lesage+de+Qu%C3%A9bec/@46.81559,-71.3393658,12.5z/data=!4m5!3m4!1s0x4cb89985d94c16f3:0x5d62f497dd07326a!8m2!3d46.7907719!4d-71.388569?hl=fr

  5. 450 m de hauteur, quand même…Le pilote du drone a bien pousser le bouchon…

    -En tout cas, même sans sanction, n’oublions pas que le drone est tant cas lui bien explosé. Si c’était un phantom 4 ou un mavic, ça doit déjà faire une belle carotte pour le pilote… lol

  6. Avant, mais c’était avant 😉 il y avait régulièrement des impacts avec des volatiles…
    Maintenant, fini, plus d’oiseaux en vues. Ce sont automatiquement des « drones » !

    PS: Ce Garneau ne fait pas la par des choses… il avait déjà prévu d’interdire le pilotage d’un drone (tout est drone) aux moins de seize ans.

  7. Il serait peut être bon que la communauté droniste ne cherche pas trop souvent (comme ce que je lis dans vos commentaires) à minimiser le risque ou la véracité de ces rapports d’incidents. Je ne pense pas que ce soit en se voilant les yeux que la pratique du drone de loisir progresse. Evidemment que des centaines de « pilotes » de drones font tous les jours n’importe quoi avec leur phantom ou Mavic et évidemment qu’l y’ a des incidents !
    Malheureusement des incidents et accidents plus ou moins graves arrivent et vont arriver et pas seulement qu’avec des collisions entres aéronefs.
    Je vis et je bosse drone et aéromodélisme et personnellement je vois du grand n’importe quoi à peu près tous les jours et ca me saoule parce que ces pratiques ont conduit à un durcissement de la réglementation pour tous les pratiquants .

  8. @ Olivier Careau :
    Entièrement d’accord. Il suffit de voir le nombre de vidéos youtube où les pilotes sont hors de clous et prennent des risques (et l’accueil très majoritairement positif qui en est fait sur le net). La communauté manque encore visiblement de maturité…

    Pour autant, difficile de démêler le vrai du faux sur ce genre de news. J’imagine que la prise en charge par les assurances n’est pas la même s’il s’agit d’une collision avec un oiseau, ou s’il s’agit d’un drone (et que donc une tierce personne est impliquée)… Ça doit forcément en tenter certains…

  9. Petite question que je me pose: Un pilote regarde-t-il les ailes de son avion lorsqu’il pilote 🙂 et à la vitesse ou cela se passe il faut être bien réveillé pour voir un « drone » près de son avion.
    Maintenant peut-être qu’il existe des preuves matérielles du choc …
    Je ne cherche pas d’excuses, je cherche à comprendre … Et comme disent certains : les vidéos débiles, prises par certains inconscients attestent bien du fait que 450m ne sont pas hors de portée d’un droniste moyen 🙁

  10. @ FPV_67 : En approche et à 450 m de hauteur, la vitesse est réduite… et j’espère que le pilote est aware 🙂

    Mais tant que le TSB canadien n’a pas enquêté et communiqué son résultat,on ne peut avancer que des suppositions.

  11. Ce genre d’accident n’est jamais arrivé avec un aéromodèle

    (je dis ça, je dis rien…)

  12. A la télé ici au Québec, on raconte que l’impact initial s’est fait sur le nez de l’avion, avant de rebondir sur l’aile. Par contre, aucune mention de reste de drone retrouvé pour l’instant.

  13. @Phantomas82
    Les médias relatent plutôt un 3km de l’aéroport pour 1500ft, juste en dehors de la NFZ si c’est un appareil DJI.
    Clairement pas la zone marquée sur la carte mais bien plus près (dans la TMA? si quelqu’un connait le coin car si c’est le cas la nfz est finalement pas efficace)

  14. @Fred & Max : Si : il y a fort longtemps un planeur de vol libre avait percuté l’hélice d’un Pilatus du club de parachutisme de Strasbourg… Les vols libres à proximité de l’aéroport du Polygone ont été interdits..suite à cela.

  15. @Fred
    merci pour la précision, il est vrai que c’est moins sensationnel vu comme ça pour un média. (même si ça n’enlève pas le caractère dangereux de l’incident, que ce soit un drone ou un oiseau)

  16. Concernant l’idée préconçue qu’il n’y ait à ce jour eu aucune collision entre un aéromodèle en France et un aéronef habité, je pensais au fait-divers mentionné en dernier sur ce petit musée des horreurs pré-« drones » ! : puget3D

    Donc à ma connaissance, à date d’octobre 2017, il y a eu plus de collisions en France entre un aéromodèle et un aéronef habité qu’entre un drone et un aéronef habité 🙂

    Je ne présage pas de l’avenir, évidemment.

  17. Ils devraient nous sortir un nouvel Hitchcock, en 1963 c’était « the birds », en 2017 le remake sera « The drones » 😉

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