Les rapaces, la police et les drones

rapce3Cela fait partie des différentes expérimentations menées par les forces de l’ordre néerlandaises : des rapaces ont été utilisés pour intercepter et neutraliser des drones qui pénètrent dans un espace protégé. L’idée peut faire sourire. Pourtant elle est loin d’être stupide. Elle semble bien plus efficace que les drones lance-filet intercepteurs de drones ou les pistolets à ondes… Une vidéo montre un dresseur qui lance un rapace à l’attaque d’un appareil. Les avantages de l’oiseau de proie par rapport à toutes les autres solutions ? Ils identifient immédiatement leur cible et leur approche est très rapide, probablement aussi efficace avec un appareil en mouvement que le drone statique de l’expérimentation. rapce1Le rapace filmé par la police néerlandaise se saisit de l’appareil et ne le lâche pas avant de l’avoir rapporté au sol. On évite ainsi les complexes algorithmes de reconnaissance des formes, les vols d’approche qui requièrent de vrais talents de pilote. On évite aussi de voir l’appareil chuter une fois que ses hélices sont à l’arrêt.

Oui mais…

Les hélices, on le sait, sont des lames quand elles tournent. Risquent-elle de blesser le rapace ? Non si on en croit l’expérimentation – il est peu probable qu’un dresseur se risque à blesser son outil de travail. rapce2Mais il faut noter que si le drone de l’expérimentation néerlandaise affiche un look de Phantom de DJI, ce n’est pas un engin brushless, mais un modèle équipé de moteurs brushed beaucoup moins puissants. Alors que le Phantom dépasse le kilo, ce multirotor, qui s’apparente à un X8C ou X8W de Syma, ne pèse pas plus de 600 grammes. Son prix est également de 6 à 10 fois moins élevé que celui d’un Phantom. Conclusion ? L’expérimentation de détection et de neutralisation avec un rapace est très intéressante, mais il reste à démontrer qu’elle est opérationnelle et sans danger avec un drone de loisir de gabarit normal. S’il y a un spécialiste de la fauconnerie dans l’assistance pour nous en dire plus… Notez que les rapaces de l’expérimentation néerlandaise n’ont pas été entrainés pour attaquer les drones, contrairement à ce qu’affirment des articles dans la presse généraliste.

26 commentaires sur “Les rapaces, la police et les drones

  1. c’est vraiment faire bien peu de cas de la santé des animaux.
    Je connais déja plusieurs cas de milan blessés par des hélices de drone alors que ces derniers on attaqué pour défendre leur territoire, je ne vois pas bien comment il pourrait en être différemment pour un aigle sauf à le protéger assez lourdement.
    Compte tenu de son gabarit qu’un aigle s’en sorte sans blessure quelques fois sur de petites machines, pourquoi pas mais sur la répétition des actes et la variabilité des machines il sera inévitablement blessé tôt ou tard.

    Sans compter les difficultés de déploiements opérationnelles. Si sur tous les spectacles volants on suit autant le poids des animaux c’est pour une raison assez simple c’est que le seul vrai moyen d’obtenir une réponse fiable d’un oiseaux libre c’est dans un environnement relativement contrôlé (auquel il est habitué) et en recourant à la privation de nourriture. Les oiseaux reçoivent l’essentiel de leur ration après les spectacles seulement. C’est un moyen de garantir (ou du moins d’encourager trés trés fortement) leur retour. C’est gérable sur des spectacles ou intervention à heures fixes bien calibrée (spectacles, effarouchement sur des plateforme aviaires, etc) mais quid de brigades d’intervention mobile en patrouille qui ne déciderait évidemment ni du lieux ni des horaires d’intervention …

  2. @ seb : N’oublie pas qu’il s’agit d’une expérimentation, qui n’a pas été répétée, et qui n’est pas du tout mise en service (contrairement aux titres de la plupart des sites web, qui la prennent pour acquise et opérationnelle). Je suppose que le plus intéressant dans cette expérimentation est ce qu’on peut en retirer de la méthode d’approche et de neutralisation, à adapter tant bien que mal en biomimétisme…

  3. Je vol en presence de nombreux rapaces presents en permanence là où je vis. Je peux rien affirmer, mais intuitivement j’ai toujours crains pour l’animal qu’il lui vienne l’idée d’attaquer. Clairement, l’experience ne vaut rien avec du brushed, que celui qui en doute essaye avec sa main…

  4. @fred c’est à dire que j’ai toujours une certaines méfiances surtout vis à vis des pays « nordiques » qui n’ont pas du tout le même rapport au animaux que nous (europe du sud en général). Je côtoie le milieu des zoo d’assez prés et cette fracture s’est révélée particulièrement claire et profonde avec le cas de la girafe Marius(Danemark).
    Dans ce contexte particulier il pourrait être parfaitement possible que pour eux il soit acceptable de risquer et perdre des animaux dans ce type d’activités.
    Car objectivement en l’état on apprend quoi ? Qu’un rapace aura une tendance naturelle à considérer un drone comme une proie ou une adversaire et qu’il aura ponctuellement la capacité à le neutraliser ? Ca on le savait déja. Donc j’ai du mal à envisager ce genre d’expérimentation comme autre chose qu’une réelle évaluation pratique de la technique.

  5. @Amysylvain : Absolument, je mets la main sans stress avec une machine brushed, je ne le ferais pas avec un brushless. A vrai dire je l’ai fait à 3 reprises, et ça ne s’est pas super bien passé.

  6. @ seb : Si l’expérimentation est concluante,, il est évident que certains pays voudront la mettre en place, et peu importe la vie des animaux. Diesel est bien resté sur le champ de bataille en France. Je ne vais pas lancer le débat de la condition animale ici, c’est un peu loin du sujet même si dans ce cas précis on s’en rapproche (et que j’aurais sans doute préféré envoyer un L160 chez Jawad plutôt que Diesel (https://www.helicomicro.com/l160-2-5-8g-fpv-racing-le-test/).

    Je suis engagé, à titre personnel, avec Sea Shepherd. Oui, Pamela, toussa, et d’ailleurs j’en avais déjà parlé là https://www.helicomicro.com/pamela-le-phantom/. Tant pis si ça me vaut des critiques parfois dures. http://www.seashepherd.fr.

  7. Tout comme @amisylvain, je vole pratiquement tout le temps en zone de nombreux rapaces … à chaque fois que je l’ai vois tournoyer autour du quad, je me pose immédiatement, non pas pour récupérer la machine, mais surtout de peur de blesser l’animal avec mes moteurs brushless. Après c’est sûr que cela doit être efficace, car il repère le quad depuis une assez longue distance, arrive très vite sur leur ‘proies numérique ».
    Je suis plus sûr avec une solution de brouillage radio comme on a pu voir en expérimentation.

  8. idem que PHIL, en face de chez moi il y à un couple d’Aigles Royal, il m’est arrivé a plusieurs reprises surtout lorsqu’il y à des juvéniles de le voir tournoyer au-dessus du multi
    que j’ai immédiatement éloigné.

  9. Je vais faire une hypothèse qui va peut-être choquée, mais il me semble qu’un aigle de cette taille, avec les serres acérées qu’il possède, ne fera qu’une bouchée d’un drone de la taille d’un phantom, sans grand risque pour son intégrité physique. En espérant ne pas me tromper… D’autant qu’il est suffisamment adroit, rapide et puissant, pour être dressé à choper le drone, en évitant les hélices en mouvement. N’oublions pas non plus que les serres d’un aigle sont faites de la même matière qu’un ongle humain, mais en beaucoup plus épais.
    Toutes ces caractéristiques en font une des meilleures pistes d’armes « antidrone » que j’ai vues (pour des drones de cette taille, autour du kilo).
    Il est évident que si les tests montrent une quelconque dangerosité pour l’animal, il faut tout de suite les arrêter et ne pas le mettre en danger. Mais je comprends l’idée et je fais aussi parti de ceux qui pensent qu’un soigneur ne prendrait pas le risque de mettre son animal en danger, si danger important il y avait.
    Mais j’avoue que je peux me tromper dans cette analyse et je comprends aussi que l’idée puisse choquer d’utiliser un si beau et si majestueux animal.

  10. Franchement je n’espère jamais voir ce genre de pratique rentrer en service où que ce soit …
    Je ne doute pas un seul instant de l’efficacité de la méthode, mais je ne donne pas cher de l’aigle et ça c’est inadmissible (remarquez que ce serait exactement pareil avec n’importe quel animal).

    @Lauphagui Pour avoir vu les coupures qu’occasionne de simple moteur brushless 2204 avec des hélices DAL, je peux assurer qu’un ongle n’oppose strictement aucune résistance et est coupée nette.
    Bref, je n’ose même pas imaginer la chose des moteurs plus coupleux. Pire encore si des hélices carbone sont montées dessus.
    Ensuite même si l’aigle est rapide est agile (ce dont je ne doute pas une seconde) les pattes sont très exposées, et il n’est pas à l’abri d’un retour d’hélices (soit un débris, soit simplement le multi qui lui revient dessus) lors de la rencontre avec la machine.

  11. Barry : Je mise sur l’intelligence du dresseur pour ne pas mettre son animal en danger, dans cette phase test.
    Mais tu as raison (en particulier en considérant l’utilisation d’hélices en carbone), ce n’est probablement pas l’idée du siècle, même si je ne faisais qu’en souligner l’efficacité certaine.
    J’espère comme toi ne pas voir cette solution en application, tout comme dans une sorte de pieuse incantation, j’espère qu’aucun pilote de drone ne mettra un jour, la vie d’adultes ou d’enfants en danger.
    Mais malheureusement, je « mise » aussi sur la bêtise de certains abrutis qui, en survolant des sites interdits ou surpeuplés, un jour ou l’autre, mettront très probablement des gens à risque par leur comportement dangereux.
    La solution de déploiement quasi immédiate permettant d’extraire un drone dangereux de l’espace aérien très rapidement reste donc à trouver…

  12. Je propose qu’on arrête les chauffards qui roulent à 220km/h sur l’autoroute en jetant des hérissons sous leurs pneus! 😛

  13. Voilà pourquoi j’ai acheté l’Inductrix ! Mon chat ne risque plus de se blesser quand il l’attaque ! Qu’est ce qu’on ferait pas !!

  14. Il y a un siècle on dressait des chiens pour se glisser sous les chars.
    Puis ce furent les dauphins en mer pour couler les sous-marins.
    Maintenant les rapaces contre les drones.

    On arrête pas le progrès et encore moins la conn…. humaine.

  15. @ FPV_67 : Le progrès, comme je le disais dans un précédent comm’, serait de promouvoir le biomimétisme pour emprunter aux animaux ce qu’ils savent bien faire, et le reproduire avec de la high-tech…

  16. Bon bin reste plus qu’à donner un filet au rapace pour qu’il le lâche au bon moment, comme ça tout, le monde sera content. 😀

  17. Dans le cas des oiseaux, il faut saluer le Pigeon voyageur qui fut pendant la guerre 1914-1918, un redoutable « Espion » et outil de communication d’une fiabilité et d’une efficacité quasi sans failles…Mais combien sont morts : au minimum des centaines de milliers…voire beaucoup beaucoup plus.

    Ne sous-estimer aussi pas l’oiseau de proie, qui a une vue avec zoom bien meilleure que la nôtre et qui sait parfaitement évaluer la dangerosité d’une attaque. De plus, contrairement à la bêtise humaine en constante évolution et sans limites, l’animal ailé adulte doté de serres possède une sorte de sixième sens (bien plus raisonné) qui lui permet d’éviter (à 80-90%) les blessures sérieuses dans des attaques en plein vol extrêmement spectaculaires…C’est la raison pour laquelle il s’avère être un outil d’interception très bon marché et finalement pas aussi « fragile » qu’il n’y parait au premier abord…Même pour neutraliser des drones aux hélices coupantes.

    Ces animaux ailés seraient les descendants en droite ligne des dinosaures d’après nos têtes pensantes…Autant dire qu’il y a du « vécu » là-dessous !?…De là à dire qu’ils nous survivront lorsque Dame Nature reprendra ses droits sur cette planète…Humm…Les Oiseaux apprennent vite depuis des millénaires et s’adaptent relativement bien à un environnement fluctuant et hostile…Pas nous…A méditer.

  18. @ PLANCHON : Il ne faut pas sous-estimer l’oiseau de proie… Mais pour le coup, il ne faut surtout pas sous-estimer l’humain et sa capacité à faire du mal sans que sa survie n’en dépende…

  19. @ Fred :L’être humain est déjà en état de « survie » sur sa propre planète Fred…Nous venons de dépasser le point de non retour à la fin du 20 ème siècle : La surpopulation et l’épuisement des réserves de nourriture (océans, appauvrissement des terres, déforestation intensive…etc) !…C’est à lui qu’il fait le plus de mal en fait.
    Je n’y peux rien, c’est son Destin…Euh ! Karma.

  20. Ils ont cas faire un drone qui s’occupe de ca. Ja vois pas pourqui on risque la vie dun aigle. Cest idot. Surtout avec les moyens technologiques que lon a.

  21. He voilà !
    Pas plus tard que ce matin j’ai un collègue qui me dit :

    « t’as vu ils utilisent les articles pour attraper les drones » .

    alors moi je lui explique sur c’est juste un essai et que c’est pas opérationnel.
    Et bien NON le travail des médias est tout simplement exceptionnel… Mon collègue me soutien et affirme sur c’est utilisé et qu’ils attrapent des drones de 60cm (au vue de ses mains).

    Que voulez vous que l’on fasse contre l’opinion publique qui prend tout pour argent comptant.
    Ce scénario ce répéte tout le temps quand on parle de multirotors et l’inculte dans l’histoire, c’est toujours celui qui les construits, câble, programme et pilote, un comble !!!

  22. Les « aigles » et non articles je voulais dire…
    Saleté de correction automatique d’orthographe.

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