Perceptiv Labs Shift

La révolution des multirotors « Follow me » est en préparation. Pour l’heure, les possibilités offertes par les appareils déjà commercialisés sont décevantes, mais les travaux de sociétés comme Hexo+, Airdog, ou Perceptive Labs semblent prometteuses. perceptivlab-shift-00La description des fonctionnalités de Shift est très intéressante…

Multiplateforme

Shift se présente sous la forme d’un petit boîtier qui vient s’interfacer sur le contrôleur de vol de votre multirotor pour en prendre les commandes, et sur sa nacelle stabilisée. Ou sur sa nacelle stabilisée, puisque l’appareil peut se limiter au contrôle de l’angle de la caméra. Perceptiv Labs assure que la compatibilité est déjà assurée avec les gammes Phantom, S800, S900 et S1000 de DJI, l’Iris+ et le X8 de 3Drobotics, les contrôleurs de vol A2 et Wookong de DJI et Pixhawk, les nacelles Tarot 2D et 3D, Zenmuse Z15, et celles basées sur Alexmos.

Comment ça marche ?

perceptivlab-shift-02Du côté de la radiocommande, il faut simplement programmer un interrupteur pour choisir entre le mode normal et le mode tracking. Tout le reste se pilote depuis un smartphone, avec un logiciel spécialement développé pour gérer les fonctions du Shift. Le boîtier vient s’interfacer à la radiocommande, et redistribue les ordres vers le contrôleur de vol et la nacelle stabilisée. Le retour de la vidéo sur l’écran est analysé par l’électronique du Shift. Il suffit de pointer un objet (ou une personne) à l’écran pour que le boîtier se lance dans une reconnaissance des formes destinée à assurer le tracking.

Plus ou moins d’assistance

perceptivlab-shift-05Selon le mode choisi, le suivi peut simplement concerner l’orientation de la nacelle. Dans ce cas, le multirotor est contrôlé par son pilote, seule l’orientation de la caméra est gérer automatiquement. Un autre mode permet de prendre le contrôle totale du multirotor, ce qui permet une fonction « Follow me » réelle en déplaçant l’appareil. Un mode intermédiaire prend le contrôle de la nacelle et celui du multirotor sur l’axe de rotation, ce qui permet de suivre une cible avec une nacelle 2D en gérant l’orientation de l’appareil. L’avantage de ces modes ? Ils permettent plus ou moins d’automatisation du suivi d’une cible, le mode le plus léger étant compatible, par exemple, avec la réglementation française puisque le contrôle du drone reste dans les mains du pilote.

Des précisions

Le boîtier pèse 200 grammes, il faut donc un appareil capable de porter ce poids en plus de la caméra et de sa nacelle stabilisée. perceptivlab-shift-01Le retour vidéo repose sur le 2,4 GHz – a priori tout est prévu pour éviter les interférences avec la radiocommande puisque le lien entre la radiocommande et le récepteur radio est supprimé, remplacé par une connexion directe entre la radiocommande et le boîtier. Peut-on conserver son récepteur ? Faudra-t-il de longues séances de bricolage pour installer la solution ? Difficile à dire pour l’instant. Le boîtier disposera de sa propre batterie, capable de fonctionner pour l’équivalent de 3 ou 4 vols, indiquent les responsables de Perceptiv Labs.

L’interface

perceptivlab-shift-04Le retour vidéo sur un smartphone fonctionne jusqu’à 300 mètres avec une latence inférieure à 100 millisecondes, assurent les responsables de Perceptiv Labs. Il suffit de pointer une forme à l’écran pour que l’ordinateur de bord assure le suivi et pilote la nacelle et éventuellement le multirotor. Est-ce que le suivi est opérationnel même lorsque le décor est complexe ? Comment le Shift gère-t-il la disparition de son sujet derrière un élément du décor ou lorsqu’il va trop vite ? Cela reste à voir. Perceptiv Labs indique que certaines situations seront évidemment trop complexes pour le processeur intégré dans le Shift, mais que les algorithmes employés sont très efficaces. Le logiciel sera capable de faire tourner le drone autour de sa cible, de s’approcher ou de s’en éloigner, de suivre plusieurs sujets… Il sera capable d’anticiper la trajectoire d’objets lorsqu’ils sont brièvement occultés par des obstacles.

Combien ça coûte ?

Le Shift est d’ores et déjà proposé en précommande pour $600 – il passera à $750 après la période de précommandes. perceptivlab-shift-09Le kit inclut le boîtier Shift, une liaison vidéo en 2,4 GHz, des supports pour différentes caméras, des câbles. L’application smartphone sera disponible sur iOS et Android. La date de livraison est prévue pour l’automne 2015. A noter que Perceptiv Labs proposera des solutions prêtes à voler basée sur le Phantom de DJI et l’Iris+ de 3Drobotics. Un service de montage sera également proposé – sans doute peu intéressant depuis l’Europe puisqu’il faudra envoyer l’appareil aux Etats-Unis. L’équipe de Perceptiv Lab est originaire de l’Ontario, au Canada, mais la société est basée en Californie.

Ca vaut le coup ?

perceptivlab-shift-07La solution de Perceptiv Labs est différente de celle des autres outils « Follow me » basés sur un double GPS (un dans le multirotor, un sur la cible). Elle est en revanche très semblable à celle de Percepto, en cours de développement et en crowdfunding sur Indiegogo (et d’ores et déjà financé). Shift peut se révéler très efficace… mais tout dépend de la capacité de calcul de l’électronique du boîtier, ainsi que de la pertinence des algorithmes de détection des formes.

Le site officiel de Perceptiv Labs se trouve ici.

Une vidéo

4 commentaires sur “Perceptiv Labs Shift

  1. Merci Fréd pour l’article 🙂

    200 gr sur un phantom ou un multi de poids/taille équivalent : c’est mort …. même si techniquement c’est possible.

    Sur ce genre de petits outils, c’est comme en haute-montagne : on calcule les grammes !

    Pour l’actuel follow me : c’est vrai qu’il y a le coté latence qui est un peu décevent et surtout le fait de ne pas calculer le changement d’altitude de l’émetteur de position et suivre ces changements. C’est la réponse qui m’a été fournie par 3DR en tous cas : pas de prise en compte du chgt d’altitude pour le mode follow me … Si vs allez à la montagne : le multi ne va pas suivre votre ascencion mais se planter royalement dans la première montée.

    ça évoluera bien sur 🙂

  2. Pour la hauteur, le GPS n’est pas compétent, il faut se reposer sur un sonar. Mais en pleine nature, le sonar souffre quand il y a des bosquets, des rochers de petite taille, etc.
    J’ai vu un projet universitaire qui consistait à faire un passage en photogrammétrie pour obtenir une modélisation 3D de l’endroit du vol, et donc un profil d’élévation compatible avec le contrôle automatisé de la hauteur. Mais ça n’a pas abouti à un produit concret à ma connaissance…

  3. Ben justement, le téléphone android sur lequel est l’application cliente marche très bien : dans le sens où lorsque j’ai des changements de 10m de hauteur, l’application tierce m’affichait bien la différence … donc je me disais que ce n’est pas compliqué d’implémenter cela en plus des 2 autres coordonnées.

    mais bon … ça viendra forcément … car se limiter à de la 2D dans ce domaine, c’est juste impensable.

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