Walkera QR Scorpion, le test

Et voilà le 3e représentant de la nouvelle série d’UFO du constructeur chinois Walkera ! Après le Ladybird, un quadricoptère (4 rotors), et le Spacewalker, un octocoptère (8 rotors), le Scorpion est un hexacoptère, c’est-à-dire qu’il est équipé de 6 rotors. Que vaut ce nouveau venu ? Voici nos réponses…

Tour du propriétaire

La plupart des hexacoptères présentent leurs 6 rotors en étoile, tournés vers le haut. Quelques rares appareils adoptent une autre configuration, celle appelée Y6. Car dans ce cas, la structure forme la lettre Y, avec trois branches seulement. Mais au bout de chaque branche, on trouve deux rotors, l’un qui pointe vers le haut de manière classique, et l’autre vers le bas. Nos connaissances limitées en mécanique des fluides ne nous permettent pas de comprendre les avantages et les inconvénients de cette manière de positionner les rotors. Ce qu’il faut retenir, c’est que la superposition des rotors provoque en théorie des turbulences qui rendent la structure Y6 moins efficace que celle dite « plate » (où les 6 rotors sont présentés en étoile). En revanche, la forme en Y permet de mieux voir dans quelle direction vole l’appareil. Enfin, la structure Y6 permet d’économiser le poids de 3 bras supports de rotors par rapport à la structure en étoile. Voilà pour la théorie. Le look de l’appareil n’est pas vraiment réussi. On apprécie la structure assez agressive avec ses rotors non protégés, mais le canopy qui vient coiffer la carte mère de l’appareil est plutôt moche. Elle représente un scorpion, avec des hublots à la place des yeux, et un semblant de queue relevée. A n’en pas douter, ce canopy en plastique léger (et un peu mou malgré les ondulations du plastique destinées à le rigidifier) pourra être changé au profit de modèles plus sexy, que des accessoiristes ne manqueront pas de proposer. A la différence du Ladybird et du Spacewalker qui reposent sur la base de leurs rotors, le Scorpion a du être équipé d’un train d’atterrissage assez haut. Indispensable, à cause des rotors qui pointent vers le bas… Les 4 hélices noires indiquent l’avant, les 2 hélices oranges permettent de repérer l’arrière. La cage qui accueille la batterie, sous l’appareil, est agrémentée d’un morceau d’un tapis en gomme. Une excellente idée : cela permet à la batterie de rester en place, même en cas de choc un peu dur. Notez que le Scorpion est livré prêt à l’emploi, comme le Ladybird, et à la différence du Spacewalker pour lequel il faut monter et visser 4 des 8 supports de rotors.

Les préliminaires

La batterie qui équipe le Scorpion, il fallait s’y attendre, est différente de celle du Ladybird (200 mAh) et du Spacewalker (600 mAh) : c’est une 3,7V 350 mAh 25C, équipée d’un seul connecteur. Le chargeur fourni est le même que pour les deux autres appareils, c’est un mini bloc capable de recharger deux batteries simultanément, à brancher sur le port USB d’un ordinateur – ou n’importe quelle prise USB alimentée. Le connecteur de la batterie, une fois branché, a tendance à rester apparent (vous le verrez sur certaines vidéos). Mais il est possible de le pousser sous le canopy pour l’y cacher. La procédure de connexion consiste à brancher la batterie, puis à allumer la radio. C’est un peu déroutant pour les modélistes, habitués à allumer d’abord la radio, et ensuite leur engin radiocommandé… La diode de l’appareil clignote avant la procédure d’appairage, passe au fixe pendant, clignote à la fin, et repasse au fixe quand tout s’est bien passé. Il ne reste plus qu’à décoller !

Premier vol

Il suffit de pousser franchement les gaz pour que le Scorpion décolle à la verticale, avec très peu de dérive. Il faut un peu compenser, le temps d’effectuer les habituels réglages de trims. Première constatation : l’appareil est très stable. Si les rotors superposés induisent, en théorie, des turbulences, elles sont totalement absentes sur le Scorpion, qui ne bouge pas d’un poil pendant un stationnaire (on peut lâcher la radiocommande). L’appareil est vif, il répond rapidement à vos commandes. Le pilotage est agréable : doux si vous êtes léger sur les commandes, brusque si vous décidez de le pousser. Parfait pour des vols tout en puissance et en précision ! La puissance, justement, est au rendez-vous : poussez les gaz à fond, l’appareil grimpe à grande vitesse… La structure en Y permet de se repérer, mais la forme est difficile à distinguer lorsqu’on s’éloigne un peu trop. Notez que la descente, généralement délicate avec un appareil multirotor, parce qu’elle le déséquilibre, se révèle bien plus stable avec le Scorpion. Faut-il y voir l’effet des rotors superposés ou simplement d’une excellente gestion des gyroscopes ? Peu importe, le résultat est probant.

Oui mais…

Après avoir passé quelques minutes en l’air, il est temps de se poser. Autant les atterrissages un peu secs sont sans conséquence fâcheuse avec le Ladybird et le Spacewalker (d’autant que les derniers modèles sont équipés de gommes absorbantes de chocs), autant le Scorpion nécessite la plus grande précision. Car il faut impérativement se poser sur le train d’atterrissage, sans basculer, sans quoi les rotors du bas viennent toucher le sol et sont stoppés dans leur course. La plupart du temps, l’appareil s’en sort sans dommage. Mais avec un peu de malchance, une hélice se plie. Une fois, ça va, mais trop de torsions la rendent fragile. Au pire, l’un des moteurs prend toute la puissance du choc – ce qui ne nous est pas arrivé. Walkera aurait pu allonger un tout petit peu les tiges en fibre de carbone qui composent le train pour éviter tout risque de faire toucher les moteurs. De là à imaginer que c’est volontaire, histoire de nous inciter à racheter régulièrement hélices et moteurs… Est-ce que le Scorpion est plus fragile que le Ladybird ou le Spacewalker ? Rassurez-vous, il est solide, comme les deux autres, ce qui permet d’envisager des crashs fréquents pendant les premiers vols, surtout pour les utilisateurs novices. Mais, il fallait s’en douter, les rotors inférieurs sont plus exposés aux chocs et plus sensibles à des erreurs de pilotage. Les « touch and go » involontaires et un peu violents que connaissent bien les pilotes débutants se révèlent sans risque avec le Ladybird et le Spacewalker. Mais ils pardonnent rarement avec le Scorpion. Les hélices plient, rendant l’appareil instable, jusqu’à rompre au bout d’un certain temps. La batterie assure un vol de 7 minutes, avec une perte de puissance significative au bout de 6 minutes seulement. C’est un peu juste, d’autant que la recharge prend 1 heure et 35 minutes ! Pour éviter de s’ennuyer ferme entre deux vols, il faudra acquérir plusieurs batteries… Le poids, hors batterie, est de 38 grammes. Avec la batterie, il passe à 46 grammes (à comparer avec 74 grammes pour le Spacewalker, 29 pour le Ladybird).

Aller plus loin ?

Le Ladybird est capable de porter une mini caméra de type Keychain (comme celle mentionnée ici) – mais la puissance des moteurs est un peu juste, le Spacewalker s’en sort beaucoup plus facilement avec ses 8 rotors. Et le Scorpion ? Un premier avantage : son train d’atterrissage permet de placer la caméra sous la cage de la batterie sans qu’elle risque de toucher le sol. Second avantage : la puissance est suffisante pour que l’appareil garde assez de punch pour être contrôlé efficacement, même si le surpoids ampute la durée de vol, qui ne dépasse pas 4 minutes. Et la voltige ? Le Scorpion est par défaut en mode de vol « normal », stabilisé même si vous poussez les commandes à fond. Il peut être basculé en mode « voltige », avec les mêmes réglages que ceux du Ladybird et du Spacewalker. La diode rouge s’éteint et la diode verte s’allume dans ce cas, indiquant que l’assistance à la stabilisation est partiellement coupée. Vous pouvez pousser les commandes à fond pour réaliser des flips. Courts si vous êtes brusque, longs et souples lorsque vous maîtrisez un peu mieux l’appareil. Les premières figures, si elles sont réalisées au-dessus d’herbe par exemple, sont sans danger pour le Scorpion en cas d’échec. Mais ne vous aventurez pas à tenter le diable au-dessus d’une surface en dur. Notez que les loopings (plongées vers l’avant ou l’arrière) sont plus simples à réaliser que les tonneaux (vers la droite ou la gauche). Le Scorpion souffre du même défaut que ses deux camarades : en mode « normal », il peine à se pencher dans un virage. Ce qui est un peu handicapant pour des vols à vitesse élevée… Passer en mode « voltige » permet de corriger le problème, mais il faut être extrêmement précis sur les commandes pour éviter de partir en flip involontaire… Le Scorpion fournit des données de télémétrie s’il est utilisé avec une radio Devo de type « S » : il indique la température des moteurs et la charge de la batterie. Nous n’avons pas testé cette fonction faute de radiocommande adéquate.

En résumé ?

Ce QR Scorpion de Walkera est un appareil vraiment amusant et prêt à relever des challenges pour les pilotes avec un peu d’expérience. Il est très stable, très réactif, capable de réaliser de belles cabrioles, et en mesure d’embarquer une mini caméra. Mais son pilotage est également un peu plus complexe, surtout pour la phase d’atterrissage, et parce qu’il est moins tolérant aux crashes. Si vous êtes pilote débutant, passez votre chemin et préférez le Ladybird…

Le QR Scorpion n’était pas encore disponible en France lors de nos essais. Vous pouvez vous le procurer, par exemple, chez OOmodel en Chine. Comptez 90 € plus 20 € de port environ pour une version BnF (c’est-à-dire livrée sans radiocommande), sans oublier l’éventuelle taxe à l’arrivée en France (21 € de frais de dossier plus les 19,6 % de TVA si les douanes s’intéressent à vous), et environ 10 jours ouvrés pour être livré.

La vidéo

N’oubliez pas de passer en plein écran pour mieux en profiter !

 

6 commentaires sur “Walkera QR Scorpion, le test

  1. Salut fred, j’ai un gros probleme, j’ai acheté mon qr scorpion, en voulant passer en mode 3D (rolling mode) mon scorpion ne decolle plus, j’ai enlevé le mode masi toujours rien
    voila ce qu’il se passe, je pousse le gaz le socrpion fais un tourbillon , il ne decolle pas, il se crash immediatement.
    quel est le probleme ?
    un probleme du au reglages de la telecommande devo7 ou un probleme materiel moteur ?
    merci de m’aider !

  2. Si tu as crashé le Scorpion en essayant des rolls, ça peut venir de là, évidemment. Le truc est solide, mais le coeur reste une carte électronique sensible aux chocs… Vérifie, au cas où, et en ôtant le canopy, que tous les connecteurs des moteurs sont bien branchés.
    Essaie de pousser les gaz doucement en tenant la bête pour voir si un ou plusieurs moteurs n’ont pas leur poussée normale (le bruit est souvent légèrement différent quand l’axe de l’un des moteurs est voilé).

    S’il n’y a pas eu de chocs ou si tu penses que c’est plutôt du côté de la radio que ça se passe, essaie de reprendre des réglages à 0. Crée un nouveau profil sur la Devo 7 en ne copiant pas un profil existant, et reste sur le mode helico de base. Si ça change le comportement du Scorpion, c’est bon signe. Dans ce cas, refais la config en te basant sur les pas à pas d’Helifreak. La vidéo en fin de page est plus facile que les textes d’explications du début 😉
    http://helifreak.com/showpost.php?p=3857929&postcount=24

    Si tu es dans le 93 et que tu peux facilement passer sur Paris, on peut essayer avec ma radio pour voir si ça vient de là !

  3. Hello,

    J’en ai commandé qui devrait arriver d’ici peut, le but et surtout de l’utiliser avec une camera keychain.
    Avec la ladybird c’est limite mais ca j’espère que ca ira mieu…

    Savez vous si l’on peut utiliser le connecteur libre sur la carte mère pour brancher la camera, histoire de gagner le poid de la lipo de la caméra?

    Merci

  4. A priori oui. Le risque, c’est que la vidéo soit parasitée en mettant la gomme (et il faut avec le surpoids). A moins de rajouter de quoi éviter les parasites, mais je ne suis pas assez calé en électronique pour conseiller quoi que ce soit…

  5. Salut j’aime bien cette configuration de vol avec juste un seul bras sur l’arrière. Je me demande si sa existe avec juste un moteur sur chaque bras avant au lieu de 2, et 2 moteur sur le bras arrière en opposition, pour avoir un quadri qui consomme moins. Peut être que sa existe mais j’ai jamais vue encore.

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